La transparence n’est pas dans la culture de nos politiques, on le sait à Alternatives Pyrénées où quelques auteurs tentent de « sensibiliser » les élus de tous bords (et les citoyens) à cette indispensable valeur pour une vraie démocratie.
Une information assez caractéristique du problème est passée furtivement dans les media. Il s’agit de la querelle de date entre deux événements : le festival Emmaüs et les Transhumances de Laas. Ces derniers ont programmé leur soirée la plus importante (le 27 Juillet, Les Insus) le même jour qu’Emmaüs qui avait annoncé ses dates il y a longtemps. Colère à Lescar. Et Emmaüs de se plaindre de cette concurrence déloyale d’autant qu’ils ne bénéficient d’aucune aide publique alors que la manifestation de Laas serait subventionnée par de l’argent public !
Notre prince de Laas, Jacques Pédehontaà, Conseiller Départemental, Délégué à la Culture, au Patrimoine et aux Langues béarnaise, gasconne et occitane, interpellé, refuse de donner le montant des subventions publiques (France Bleue Béarn) …
Premier aveu donc, il y a bien des subventions publiques pour un spectacle de variétés. On doit s’en indigner. D’ailleurs sur le site de l’événement, on note que La Région Aquitaine et le Conseil Départemental sont en tête des « partenaires ». Voici donc comment un élu refuse toute transparence. Dans quelle démocratie vivons nous ?
Evidemment, on fonce sur le site du Conseil Départemental dans l’espoir d’y trouver une informations financière sur le sujet, en pure perte bien sûr. J’ai eu l’occasion de l’écrire à maintes reprises, le Conseil Départemental des Pyrénées Atlantiques est un exemple incroyable de non transparence.
Vous ne trouverez pas sur leur site les Comptes Administratifs ni les Budgets détaillés. D’ailleurs la rubrique Budget est inchangée depuis plus d’un an (budget 2015) et est celle de la précédente mandature, alors que JJ Lasserre s’était engagé par écrit auprès d’Alternatives Pyrénées à publier tous les budgets et Comptes sur le site du Conseil Départemental. C’était durant la campagne électorale…
Mais revenons en Principauté de Laas, comment peut-on imaginer que l’argent public subventionne un concert des Insus (ex Téléphone) ? Un Conseil Départemental qui se lamente pour ses difficultés budgétaires et en même temps distribue de très nombreuses subventions clientélistes, à l’insu de leur plein gré… Et d’abord quel est le cachet de ces artistes ? une idée ?
« Europe 1 a révélé ce mercredi les cachets demandés par plusieurs grands noms de la scène musicale française et internationale. Pour Les Insus, le nouveau groupe de Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka (ex-Téléphone), tête d’affiche du prochain Main Square Festival, il se situerait entre 300 000 et 600 000 euros « selon la taille de la salle et s’ils ont déjà joué dans la région« , explique la radio. » (France 3 Région Nord Pas de Calais)
« Par exemple, pour s’offrir la venue des Insus, il faudrait compter entre 300 000 et 600 000 euros le concert. Les prix variant notamment en fonction de la taille de la salle et d’autres prestations éventuellement données dans la région. Autant dire qu’avec l’énorme tournée prévue dans toute la France du 27 avril au 6 août 2016, les ex-Téléphone devraient vite devenir les rois du pétrole. » (musique.orange.fr)
Vous avez bien lu, prenons la fourchette basse : 300 000 euros pour deux heures de spectacle et il faudrait que le contribuable finance ?
Avec 9000 billets mis en vente à 55 euros (prix unique, Sud Ouest du 10/03), la recette serait de 495 000 euros.
J’espère que le Conseil Départemental et le Conseil Régional auront la décence de supprimer immédiatement toutes ces subventions.
Ce qui reste incompréhensible (enfin vous trouverez bien une explication…) c’est le manque de curiosité des media locaux. J’espère qu’ils prendront la suite de cet article pour interroger JJ Lasserre et clarifier ces subventions… Ce type de subvention clientéliste est caractéristique du fonctionnement de nos collectivités territoriales. Soyez curieux, allez chercher dans le budget palois la liste invraisemblablement longue et édifiante des 17 millions d’euros annuels attribués aux associations, sans compter ce qui est attribué sous d’autres formes.
Le refus de transparence de nos élus serait un casus belli aux Pays Bas ou en Suède. Là bas le problème ne se poserait même pas puisque la transparence absolue est la règle. Car la transparence totale permet de mettre au jour les petits arrangements entre amis, les comparaisons entre communes, entre départements, entre services publics et donc d’identifier des économies. Un fonctionnement où le citoyen est bien informé est la base d’une vraie démocratie.
Nos élus n’ont pas la culture de la transparence, c’est scandaleux, et j’aurai l’occasion de le dénoncer à nouveau pour l’agglomération paloise, où il n’y a pas transparence dans la culture, ni culture de la transparence.
par Daniel Sango
I have a dream … Pardon, cet article me donne l’occasion d’émettre ici un de mes voeux les plus chers, au moins dans le domaine politique : que chaque entité administrative (Etat, régions, départements, communautés de communes et communes) soient obligées de publier chaque année une liste des subventions accordées, avec bénéficiaires et montants.
exactement cela, mais les petits Princes ont réécrit les contes de saint Exupéry.
“Nous sommes riches aussi de nos misères.” (A. de St EX)
Qui peut éclaicir(?)
Les Transhumances Musicales sont gérées par l’association »Pyrène Océan Organisation » une association déclarée, rue St-Germain à Navarrenx, Siret 421 059 650. Malheureusement cette association ne publie pas ses comptes nous informent les sites d’annonces légales.
Subventions en 2016 du Conseil départemental 64:
Une première subvention sous le compte budgétaire FESTIVAL apparait dans les délibérations du 29 avril 2016 pour le bénéfice de Pyrène Océande avec 12.000 euros .
En attente peut-être d’une 2ème délibération de CD64 imputée sur le budget Culture et territoires, sous-compte ANIMATIONS EN MILIEU RURAL ???
Subventions en 2016 du Conseil régional ALPC :
Très curieusement les subventions culturelles et/ou subventions pour festivals passées en délibérations et publiées par A. Rousset ne concernent pour l’instant que les anciennes sous-régions Poitou-Charente et Limousin…
La transparence n’est pas dans la culture des élus. Elle n’est pas davantage dans la culture des français.
Il y a du boulot.
Ce n’est pas tant le fait de dénoncer l’existence de ces subventions qui constitue l’essentiel de l’article de Daniel Sango mais surtout et principalement le fait que le montant de la subvention accordée à la ville de Laas reste confidentiel. De même que sont confidentiels et l’origine exacte de cette subvention et l’affichage que devraient en faire les collectivités locales.
C’est quand même un peu plus que ce vous avez lu mon cher Emile.
une analyse objective de l’article de M. Sango montre qu’il dénonce deux problèmes: (1) L’absence de transparence dans l’allocation de subventions publiques; et (2) le fait d’octroyer des subventions à des festivals de musique populaire (les »variétés »).
En toute honnêteté, je ne crois pas que le texte de M. Sango insiste plus sur la question de la transparence que sur celle de l’octroi indu de subventions. Vous remarquerez que les lignes 30 à 50 de l’article sont uniquement consacrées à ce dernier point.
J’ai donc réagi sur cet aspect de l’article. Je n’ai écrit nulle part que l’article ne contenait pas d’autres points intéressants. Il se trouve que sur la question du manque de transparence des administrations publiques en matière de subventions, je suis parfaitement d’accord avec M. Sango (qui ne le serait pas du reste?).
Vous me faites donc un mauvais procès.
« Premier aveu donc, il y a bien des subventions publiques pour un spectacle de variétés. »
Je suis content que M. Sango découvre aujourd’hui que les festivals de musique populaire reçoivent des subventions publiques. C’est une pratique courante depuis toujours dans toutes les régions de France, et même de Navarre.
Comme quoi, il n’est jamais trop tard pour apprendre.
Subventions pas si courante que cela Monsieur Emile qui sait tout.
La preuve le festival Emmaüs n’en a pas… Mais en plus de ce que vous fait remarquer fort justement Joël Braud, c’est le fait qu’il y ait subvention pour un spectacle où les « artistes » ont un cachet mirobolant…
Le festival d’Emmaus ne reçoit pas de subventions car c’est le choix de son organisateur de ne pas en demander. C’est tout à son honneur.
Renseignez vous M. Sango et vous constaterez que la quasi totalité des festivals de musique, grands ou petits, reçoivent des subventions d’organismes publics, à l’exception notable des Vieilles Charrues.
Quand au montant du cachet que vous trouvez « mirobolant », laissez moi vous donner un exemple. Pas loin d’ici, à Marmande, va bientôt se dérouler l’édition 2016 du festival Garorock. Ce festival est également largement subventionné. Les organisateurs ont invité le groupe Muse dont le cachet habituel tourne autour du million d’euro… A côté, les Insus font pâle figure!
Sacré Emile, faut savoir lire.
Des spectacles sont organisés sans subvention, en particulier celui d’Emmaüs.
Des associations reçoivent des subventions publiques, d’autres associations se refusent à en solliciter malgré leur caractère citoyen. Le lobby routier bien connu des lecteurs d’Alternatives Pyrénées est subventionné depuis longtemps par le Conseil Général(aujourd’hui Départemental), aidé par les taxes …
L’oligarchie règne, c’est ce qui est dénoncé à chaque élection par l’abstention toujours plus forte.
Il est inadmissible que toutes ces subventions ne soient pas publiques, l’Etat fait quelques progrès dans la transparence, certaines villes, certaines régions aussi, mais au total bien peu.
D’une part, je n’ai rien de sacré, d’autre part, comme je ne sais pas lire, je ne répondrais pas à votre commentaire. Je vous renvoie à mes textes de 17h40 et 17h53. Bonne soirée.