Géothermie à Pau : le fiasco !

chaleur 0   Ainsi, il aura fallu six ans pour que l’on se rende enfin compte de l’impossibilité technico-financière du projet de Lons. Combien d’argent public est donc parti en fumée par l’incompétence de nos décideurs ?

C’était en 2013, après avoir examiné longuement le projet de géothermie de Fonroche à Lons, j’ai écrit trois articles qui démontrent sans ambiguïté :

– que ce projet n’apporte rien quant à l’acquisition de compétences techniques ou économiques en géothermie profonde

– que ce projet rassemble des problèmes techniques uniques qui le rendent irréalisable techniquement et encore plus financièrement (le réservoir déplété par l’exploitation du gaz est le handicap majeur)

https://alternatives-pyrenees.com/2013/09/16/geothermie-a-lons-un-projet-de-recherche-de-fonds-1/

https://alternatives-pyrenees.com/2013/09/18/geothermie-a-lons-un-projet-de-recherche-de-fonds-2/

https://alternatives-pyrenees.com/2013/09/19/geothermie-a-lons-un-projet-de-recherche-de-fonds-3/

Mes conclusions étaient sans appel :

« Pour ce qui concerne le projet de Lons, il serait assez étonnant que la recherche de fonds pour ce projet aboutisse.

Si c’était malgré tout le cas, la probabilité d’un succès du projet paraît infime. »

Pourtant, comment des décideurs à l’ADEME ont ils pu subventionner un tel projet ? C’est un mystère qu’il faudra élucider. Ils jettent l’éponge aujourd’hui, mieux vaut tard que jamais, mais quand même, quelle incompétence.

Car au delà de ce projet, ma position sur la géothermie profonde était très claire dans mes articles :

« Pourtant, la géothermie reste une énergie de très grande qualité car elle n’a pas le handicap de l’intermittence comme la plupart des énergies renouvelables. Il paraît bien plus judicieux aujourd’hui, si on a trop d’argent, de développer un pilote industriel en Alsace où les conditions seront moins difficiles, et mieux connues, de manière à estimer avec plus de précision les coûts (mais est-ce suffisant comme enjeu ?). Ou mieux encore d’en observer les développements aux Etats Unis qui dispose de sites favorables, où les coûts sont plus bas, et les sites déjà forés dans le cadre d’exploitation pétrolière ou gazière nombreux. C’est là qu’on verra se développer cette production d’énergie lorsqu’elle approchera de la rentabilité financière ».

Il y a aussi la lourde responsabilité des élus, qui n’ont pas pris la peine de lire Alternatives Pyrénées et qui auraient pu poser quelques questions à Total qui aurait confirmé les impossibilités techniques… Il faut dire que Fonroche les a fait rêver et les journalistes béats ont relayé…

Bien évidemment cette affaire condamne (heureusement) le projet de chauffage urbain palois, celui qui partait de la déchetterie et aurait utilisé l’eau chaude produite à Lons. Avec la seule déchetterie un pipe jusqu’à Pau n’est pas justifiable il faudra revoir un mini projet local.

Il faut que Bayrou s’en rende compte. Sa réflexion dans les colonnes de La République montre son manque de clairvoyance : « Des discussions sont en cours, et s’il faut intervenir, j’interviendrai car ce serait une énergie gratuite pendant 100 ans »

Il faudrait qu’enfin le Maire de Pau comprenne l’impossibilité technique évidente du projet de géothermie à Lons. Quant au côté gratuit durant 100 ans cela montre une ignorance affligeante …

Daniel Sango

Place publique à Pau

les idées menent le monde palais beaumont    Mardi 15 janvier Raphaël Glucksmann était au Parvis à Pau pour présenter son dernier livre (Les enfants du vide) puis lancer le mouvement local de Place publique, son nouveau « parti ». Je n’ai pas ici l’intention de commenter son ouvrage mais simplement mettre en exergue les principales faiblesses de la démarche politique.

On connaît Raphaël Glucksmann au travers de ses nombreuses interventions sur les media. Sympathique, cultivé, brillant, il déborde d’humanisme et de bonnes intentions. On a envie de croire à son monde idéal. Selon lui nos démocraties libérales ont montré beaucoup de dynamisme tant que l’équilibre entre démocratie (le collectif) et le libéral (l’individuel) existait. Aujourd’hui il serait rompu au profit de l’individualisme.

Son mouvement Place publique a été fondé avec Claire Nouvian (journaliste écolo) et Thomas Porcher (économiste de gauche) et quelques autres. Ils ne cachent pas leur positionnement à la gauche de la gauche, ils ont voté Mélenchon tandis que Raphaël Glucksmann votait Hamon. Ils ont pour ennemi principal l’extrême droite, qui menacerait l’Europe et c’est compréhensible, mais la France Insoumise est tout aussi populiste et dangereuse pour nos libertés, et l’économie…

Pour eux, aucun problème pour une transition écologique dans la joie, la recette est simple : il faut sortir des critères de Maastricht, cette stupidité des 3%, et on finance par des emprunts massifs !

Ben voyons, on connaît cela puisque depuis des années, Thomas Porcher (économiste atterré) est l’invité permanent de nos chaînes publiques. Il répète inlassablement sa musique keynésienne, emprunter n’est pas un problème il faut le faire dans les périodes difficiles… puis éventuellement il rajoute : et rembourser quand cela va mieux…

Sauf que cette musique est connue puisque depuis 1974, cela fait 45 ans que l’on emprunte sans jamais avoir réussi à diminuer la dette et à présenter un seul budget ne serait ce qu’en équilibre ! On voit mal comment on pourrait vivre avec une dette majorée de plusieurs centaines de milliards d’euros !

Ils se veulent européens, mais aucun des pays fourmis de l’Europe du Nord n’est d’accord avec leur position. Les bons élèves de l’Europe disent aux français : mais qu’attendez vous pour faire comme nous ? La France n’a jamais fait aucun effort, d’ailleurs nos partenaires sont ahuris de voir des gilets jaunes perturber le pays qui redistribue le plus, qui a le SMIC le plus élevé, qui a les prestations sociales les plus généreuses, qui n’a connu aucune austérité !

On le voit, ils se disent européens, mais en fait sont en opposition avec le cœur de l’Europe qui fonctionne, c’est d’ailleurs une proximité avec Mélenchon qui se dit européen à condition que toute l’Europe fasse ce qu’il décide …

C’est la même chose dans leur second combat : la lutte contre l’optimisation fiscale. Certes, tout le monde est d’accord pour trouver logique que les règles soient sensiblement les mêmes en Europe, mais toujours les mêmes nations diront à la France, d’accord pour un point d’équilibre fiscal, mais celui ci sera plus bas que le niveau français qui est un des plus élevé… d’où une disparition de ressource pour l’Etat français…

Place publique se dit pro européenne, mais une Europe dont la majorité des pays ne veut pas.

Par ailleurs, lorsqu’on écoute Glucksmann on pourrait croire que la France est un horrible pays libéral, c’est tout le contraire. On a les prélèvements obligatoires les plus élevés, on a la dépense publique la plus élevée, la redistribution la plus généreuse, les retraites les plus élevées, les prestations sociales les plus importantes, le chômage le mieux rémunéré, alors que nous vivons à crédit avec 2200 milliards de dette et un déséquilibre mortel du commerce extérieur.

Qui peut croire qu’après avoir vécu aux crochets de nos enfants (la dette actuelle) on va leur laisser une planète dévastée et en plus une dette supplémentaire massive pour éviter la fin du monde !

Concernant l’organisation locale du mouvement, alors là c’est pas très clair. Le référent désigné est Laurent Jubier, une personne qui a l’air de chercher à tout prix un avenir politique quelle que soit la couleur du maillot.

Assistant parlementaire de Martine Lignières Cassou, il a senti venir le vent Macron et donc s’est empressé d’aller s’inscrire à LREM. Les portes y étant bouchées par le MoDem, il quitte et lance un club de réflexion local pour animer le débat public à Pau sans grand succès, puis par on ne sait quelle acrobatie se retrouve référent de ce mouvement de gauche. Pas très encourageant pour les militants sous le charme de Glucksmann qui pour beaucoup d’entre eux regardent le mouvement avec une sincérité naïve.

Un parti sur des bases économiques irréalistes, qui se dit européen mais d’une Europe dont les européens ne veulent pas, des recettes démagogiques pour une transition écologique, l’avenir de Place publique me paraît limité. Pour Libération, l’image qu’ils renvoient : « Celle d’enfants bien nés, des bobos de la capitale qui la jouent révolutionnaires. »

Daniel Sango

Crédit photo : Sud Ouest Archives

Moins de trésoreries, pour plus de trésor

monein-la-rep    L’année 2018 a mis sur le devant de la scène l’organisation archaïque de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) et les Béarnais, comme souvent, se montrent réfractaires à toute évolution, fut elle une évidence.

C’est la Cour des Comptes qui a analysé la situation de cette administration tentaculaire avec ses 110 000 agents répartis dans une multitude d’implantations (4000, le réseau le plus dense après celui des écoles…) qui datent de l’époque où n’existait ni le téléphone ni l’informatique. Son rapport de juin 2018, « La DGFiP, dix ans après la fusion. Une transformation à accélérer (Juin 2018) » propose des solutions, à commencer par un nombre et une répartition des Trésoreries adaptée aux évolutions technologiques.

« Avec plus de 4 000 implantations, la DGFiP s’appuie sur un maillage territorial parmi les plus denses de la sphère publique. Le réseau emploie plus de 85 % des agents et compte de très nombreuses petites unités : plus de 1 600 trésoreries comptent moins de 10 agents .Compte tenu des congés et de l’absentéisme, ce type d’unités ne peut délivrer des services avec une amplitude et une qualité suffisantes. »

Avec un problème de gestion du personnel tout aussi archaïque lié au statut de la fonction publique : « Enfin, malgré les efforts engagés, la polyvalence des agents et leur mobilité entre les fonctions comptables et fiscales demeurent limitées. Seuls 1 % des agents ont ainsi changé de filière. Pourtant les agents ont largement bénéficié de la fusion : de nombreux avantages et primes ont été accordés dans les années post-fusion, générant une hausse de la masse salariale de près de 300 M€ sur la période 2009-2012. »

L’outil informatique doit être lui aussi modernisé : « De plus, la DGFiP fait face aujourd’hui au vieillissement avancé de plusieurs pans de son architecture informatique, construite par sédimentation de couches applicatives dont certaines remontent aux années 1970 .La résorption de cette « dette technique, qui freine les évolutions de la DGFiP, constitue un enjeu majeur »

C’est ainsi que deux trésoreries béarnaises se sont assez logiquement trouvées sur la liste des fermetures : Monein et Bedous. Il y en aura sans doute bien d’autres, la dématérialisation est inéluctable.

Evidemment comme chaque fois que l’on veut changer quelque chose, les Maires, dont l’existence est encore plus archaïque et dépassée (oui, il faudrait commencer par diviser par deux le nombre de communes, issues elles de l’époque où on se déplaçait à cheval et pour la majorité des habitants, à pied en sabots…) la suite serait plus simple.

Le cas de Monein est assez caractéristique de l’impuissance française car outre le fait qu’il n’y a quasiment plus d’employés à Monein, il existe à moins de 8 km la trésorerie de Mourenx …

Mais le Préfet a temporairement cédé et souhaité une période de « concertation » qui concerne aussi les autres Trésoreries (Hendaye, Saint-Jean-Pied-de-Port, Tardets )

Bedous se trouve dans le cas d’une activité trop faible et il est désolant de voir nos élus nationaux, y compris les soutiens de Macron s’opposer à des économies dont la France a pourtant grand besoin.

J’ai compté 30 Trésoreries dans les Pyrénées Atlantiques dont 17 en Béarn : c’est bien une dizaine qu’il faut supprimer en Béarn…

Pour Bedous et Monein, ce ne sera que reculer l’échéance, et contribuer ainsi à l’indispensable diminution d’une dépense publique beaucoup trop importante.

Daniel Sango

Photo : Trésorerie Monein (La République)

CAC 40 : au bonheur de l’Etat

evolution cac  Dans cette période de fièvre jaune, les contre vérités sont reines, y compris sur des media nationaux donneurs de leçons. Comment faire un « Grand Débat » intelligent et constructif alors que les bases de l’économie sont absentes ?

 « CAC 40: au bonheur du capital » tel est le titre de l’article de Médiapart du 9/1/2019 : « En 2018, les groupes du CAC 40 ont versé 57,8 milliards d’euros à leurs actionnaires, soit la moitié de leurs profits. Ces sommes ne se retrouvent pas dans le financement de l’économie, malgré ce qu’avait assuré le gouvernement lors de sa réforme sur le capital. La théorie du ruissellement disait pourtant le contraire.

Cela devait tout changer. Lorsque le gouvernement français avait présenté à l’été 2017 sa réforme de la fiscalité sur le capital, la suppression de l’ISF (impôt sur la fortune), l’instauration de la « flat tax » sur les revenus du capital, il avait justifié toutes ces mesures au nom du financement de l’économie. La libération du capital devait permettre de relancer la machine économique, les investissements, l’innovation, les emplois. Au terme d’un an de mise en œuvre de ces réformes, les premiers chiffres commencent à tomber. Comme l’avait dit le gouvernement, cela ruisselle, cela ruisselle même abondamment. Mais pour une seule catégorie : les détenteurs de capitaux. » Mediapart 9/01/2019

On retrouve ce genre d’affirmation par exemple sur le site d’OXFAM, ONG bien connue : « Depuis 2009, les entreprises du CAC 40 ont versé plus de 407 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires et près de 51 milliards d’euros versés en 2017. Les entreprises françaises sont les champions du monde des dividendes et de loin les premiers en Europe. Loin des discours ambiants, la France est compétitive pour ceux qui veulent s’enrichir au détriment d’un intérêt collectif, et d’une juste répartition des richesses. »

Et nos menteurs professionnels ne s’en privent pas, comme le plus menteur d’entre eux : Jean-Luc Mélenchon, invité de l’Emission politique sur France 2, qui s’y est collé : «Aujourd’hui, les grandes sociétés de notre pays payent à peine 8% d’impôt. Alors que c’est 33%, alors que les petites boîtes payent 30%.»(Libération 24/10/2017)

Bel exemple d’information tronquée et orientée que l’on retrouve sur les media du service public : honteux.

Pour verser 57,8 Milliards de dividende, les entreprises ont dû faire des bénéfices, il traîne depuis des années de fausses informations laissant croire que les sociétés du CAC 40 ne payent pas d’impôt : faux comme le démontre le tableau ci dessous comparant les différentes tailles d’entreprises et extrait d’un article de Libération, comme quoi il existe encore des vrais journalistes… même à gauche.

https://www.liberation.fr/politiques/2017/02/24/les-entreprises-du-cac-40-imposees-a-8-les-pme-a-30-pourquoi-ce-n-est-plus-vrai_1544531

tableau imposition

On y voit clairement que l’ordre de grandeur de l’imposition est le même quelle que soit la taille de l’entreprise. Pourtant les sociétés du CAC 40 réalisent une grande partie de leurs profits à l’étranger contrairement aux petites entreprises.

« sans compter que le taux d’imposition implicite ne prend en compte qu’un tiers du poids total de la fiscalité des entreprises ». (Libération du 24/2/2017)

Mélenchon, Médiapart et OXFAM et les autres devraient mieux s’informer…

Pour ceux qui voudraient creuser le sujet, le taux implicite d’imposition est la méthode usuellement mobilisée par les organismes internationaux (Eurostat, OCDE) et la Direction générale du Trésor.

Lire page 19 : https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/EzPublish/20170112-rapport-particulier-3-taux-implicites.pdf

Mais en plus, d’où vient et où va cet argent ? En première approximation si les entreprises du CAC 40 ont distribué 57,8 milliards aux actionnaires, le bénéfice total avant impôt était le double soit environ 100 milliards et l’Etat a empoché en amont 30 milliards d’euros d’impôt sur les sociétés (en fait bien plus comme dit plus haut).

Mais ce n’est pas fini puisque en gros la part française va être imposée aux actionnaires individuels par la flat tax à 30% soit 9,8 milliards (les étrangers possèdent 43% du capital des sociétés du CAC 40).

En plus il faut rajouter la part qui revient à l’Etat en tant qu’actionnaire : 2,8 milliards en 2017 (Capital 5/11/2018)

Donc aujourd’hui les bénéfices du CAC 40 qui reviennent à l’Etat sont supérieurs à 40 milliards d’euro !

En fait, et de très loin, c’est l’Etat qui rafle les profits du CAC 40 qui sont bien sûr réinvestis en totalité dans l’économie (enfin… via notre immense dépense publique), contrairement à ce que voudraient faire croire certains media et hommes politiques.

Il faut de plus noter une tendance à l’augmentation de la part des français dans le CAC 40. C’est l’Etat, par le biais de la fiscalité, qui profitera aussi de cette part supplémentaire qui ne partira plus à l’étranger.

Il faut surtout relativiser ces dividendes comme le dit Pascal Quiry dans Libération (9/01/2019) : «Le versement d’un dividende ne vous enrichit pas plus que le retrait de billets à un distributeur ne vous enrichit, vous avez simplement transformé en liquide une partie de votre patrimoine. Ce qui compte, c’est que les entreprises françaises se portent bien.»

Cette image n’est pas comprise par beaucoup de citoyens, sauf par les actionnaires qui voient la valeur de l’action baisser du montant du dividende le jour de la distribution…

Ce n’est pas le cas pour l’employé qui perçoit l’intéressement, d’autant que sa prime n’est pas négative quand les résultats ne sont pas bons…

Pour l’actionnaire, il est un facteur majeur qu’il faut d’abord prendre en compte, c’est l’évolution du capital, et en 2017 le CAC 40 à baissé : « en revanche, la valeur boursière des 40 premières entreprises françaises aura globalement diminué de 10,95% l’an dernier ». Une perte bien plus importante que les dividendes nets … pourquoi ne pas le dire ?

Il faut rajouter que si l’ISF, impôt stupidement et seulement français existait, l’actionnaire aurait à payer 1,5% de son capital, histoire d’augmenter ses pertes…

On le voit, les affirmations économiques qui traînent dans des media nationaux sont tronquées ou fausses, comment dans ces conditions organiser autre chose qu’un défouloir, un déballage, bien loin d’un vrai débat ?

Daniel Sango

Petit débat

jouanno_liberation    On aura l’occasion de reparler de ce « Grand Débat » qui s’annonce très mal et commence par un petit débat orchestré par les media : le salaire de Chantal Jouanno.

Ainsi donc c’est un battage incroyable des media sur le salaire de Chantal Jouanno qui l’a contrainte à jeter l’éponge :

« Le chiffre avait tout du chiffon rouge pour gilets jaunes… le montant de sa rémunération est apparu difficilement assumable, a fortiori en pleine crise des gilets jaunes «  (Libération)

« Un débat à peine lancé, qui est déjà pollué par la question du salaire de son organisatrice. Pour son rôle de présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), Chantal Jouanno perçoit 14 666 € bruts par mois, soit autant que le Premier ministre. Une somme qui fait bondir l’opposition. «  (France TV Info)

Cette polémique est à l’image de la pollution incroyable de cette fièvre jaune où les media de gauche, à commencer par le service public, biaisent l’information.

Car ce salaire n’a rien d’extraordinaire pour cette dame dont le parcours professionnel et sportif est exceptionnel. Je ne reviendrai pas sur son ascension, BTS, emploi dans le privé, reprise des études couronnées par l’ENA (un exemple pour beaucoup), sportive de haut niveau avec 12 titres de championne de France de karaté, …etc

Tout d’abord les media auraient dû profiter de cela pour montrer à quel point on est imposé en France.

Un célibataire qui perçoit 175 200 euros comme elle, paye 53457 euros d’impôt sur le revenu. Pourquoi personne ne le dit ?

Son salaire devient alors 10 000 euros par mois . Où est l’anomalie pour un haut fonctionnaire de 50 ans ?  Interviewée sur l’A2 elle aurait dû demander quel était le salaire des présentateurs du JT… Entre 10 et 12000 € pour Elise Lucet, 15 000 pour Laurent Delahousse et jusqu’à 50 000 pour JP Pernaut… Et ne parlons pas des sportifs, des comédiens, des PDG, etc…

Ce qui est scandaleux ce n’est pas le salaire d’une énarque de 50 ans, c’est celui du Premier Ministre où du Président de la République qui sont honteusement bas.

Daniel Sango

Crédit photo : Libération

Ce cher sourire…

poinçonneur    Dans son article « Le sourire de Madame L. » Joël Braud n’apprécie pas l’évolution de sa banque vers plus d’efficacité. Cette évolution n’est pourtant pas nouvelle, et va continuer.

Et oui, il y a belle lurette que le poinçonneur des Lilas n’est plus là, que les mines tristes ont disparues aux péages des autoroutes, que c’est un robot vocal qui traite votre demande d’assistance à Orange et teste votre ligne et votre livebox … C’est le numérique qui permet cette augmentation de productivité, cette diminution des coûts, et ce n’est que le début. Enfin, sauf dans la fonction publique dont les effectifs continuent à augmenter…

Si on reste sur le cas des banques, il faut comprendre que le coût de ce sourire est considérable par rapport à la froide efficience de l’ordinateur. Un sourire c’est deux emplois, deux salaires, doublés par les charges sociales, triplés ou plus, par le coût environné (les locaux et l’environnement). Pour quelle plus value ?

D’ailleurs les clients ne s’y trompent pas quand on voit le développement des banques en ligne (là, plus aucune possibilité de sourire, mais une carte de crédit gratuite…). Toutes sont filiales de banques classiques elles ont 4,4 millions de clients mais ne sont toujours pas rentables. Forcément, les gros clients ont toujours un conseiller prêt à les recevoir dans les banques classiques… mais ces évolutions sont inéluctables.

Il faudra d’ailleurs que la France progresse aussi vers la suppression des chèques (sur 10 chèques émis en Europe, 7 le sont en France) cette habitude du passé coûte chaque année 2 milliards d’euros aux banques françaises.

Car les banques sont effectivement peu rentables à cause des taux excessivement bas du crédit (conséquence de la création de monnaie des Banques Centrales). Au delà des bénéfices il faut aussi pour l’actionnaire regarder le cours de bourse qui représente son capital.

Par exemple pour la Société Générale son cours est autour de 28 euros, il était a plus de 40 en 2014/2015 et à plus de 100 euros en 2006/2007. Pas vraiment gagnant l’actionnaire…

Mais il est une mesure bien plus importante qui me ferait retrouver le sourire, c’est la séparation entre la banque d’affaire et la banque de dépôt. Une mesure indispensable pour assurer la sécurité de nos dépôts. Mais les gouvernements ont préféré légiférer (dans l’indifférence générale) pour permettre à l’Etat de confisquer vos économies en cas de faillite de votre banque…

Daniel Sango

Cigales les gilets jaunes ?

carton_jaune cigalou    Les gilets jaunes font la une des media depuis plusieurs semaines, chaque journaliste, intellectuel, politique y va de son analyse de ce mouvement de contestation, et l’État y est le seul coupable. Pas une seule fois je n’ai entendu aborder une question qui me paraît pourtant plus importante : quelle est la responsabilité de chacun d’entre nous dans sa situation ?

Les Français sont un peuple de râleurs jamais contents. Les sondages sur la satisfaction, le bonheur, montrent les Français toujours en queue en Europe alors que les chiffres démentent ce pessimisme. Ils ont aussi une propension incroyable à rendre l’État responsable de tous leurs maux. La population des gilets jaunes en est un exemple caractéristique, mais les interviews des media restent très superficiels quant à la connaissance de ces contestataires minoritaires.

On y trouve tout d’abord des personnes âgées, retraitées. Elles se plaignent de revenus insuffisants. Est-ce la faute de l’État ? Cette génération, a connu une période de paix et de prospérité qui sera unique dans notre histoire, le plein emploi : il y avait du travail pour tous. Un progrès technologique majeur allégeant de plus en plus les tâches les plus difficiles, un temps de travail diminuant considérablement jusqu’à la stupidité des 35 heures. Un départ à la retraite à 60 ans, chose qui n’existera plus, et des progrès considérables de la médecine qui amènent toute une génération à la retraite en bonne santé. Des cotisations retraites minimales car la génération précédente fut décimée par la guerre.

Les gilets jaunes retraités qui se plaignent doivent d’abord assumer leur parcours. Pourquoi ont-ils une retraite incomplète ? Pourquoi n’ont ils pas su profiter de cette période de croissance unique. Je laisse à chacun le soin d’y apporter des réponses, mais leur responsabilité est grande pour la plupart d’entre eux.

On trouve aussi sur les ronds-points des personnes qui se plaignent d’un revenu insuffisant, de coûts de transport élevés car ils vivent loin de la ville, etc… Certaines études disent qu’on trouverait des « classes moyennes » sur les ronds-points, mais la grande majorité des nombreuses personnes interviewées se plaignent de ne pouvoir finir le mois, montrant une plus grande fragilité (mais cette situation n’est elle pas amplifiée devant la caméra ?)

Qu’ont-ils fait pour être dans cette situation ? Ou plutôt, que n’ont-ils pas fait ?

Car notre pays est sans doute le plus généreux, celui où la redistribution, la dépense publique sont les plus importantes et notre système n’abandonne personne. Notre système éducatif gratuit permet à quiconque en a la capacité et surtout la volonté, d’obtenir les meilleures formations, les meilleurs diplômes. Il permet aussi à ceux qui n’ont pas trouvé leur voie de reprendre des formations, de changer d’orientation ou de métier, le tout gratuitement et bien souvent avec des aides. Alors pourquoi ces échecs ?

Il est cependant une condition majeure à remplir : il faut travailler.

Il faut travailler d’autant plus que l’on est un Français moyen, mais avec le travail quasiment toutes les carrières sont accessibles. Il faut travailler en primaire, au collège, au lycée, au centre d’apprentissage. Il faut aussi travailler dans la vie. Aucun lycéen, étudiant, chef d’entreprise, cadre, commerçant ou artisan que certains envient ne travaille 35 heures par semaine, c’est 50 heures ou plus. La progression dans son travail, quel que soit celui ci, est possible, mais il faut le vouloir, se battre, être mobile. Alors bien sûr on peut vouloir vivre différemment, se contenter d’un minimum, vivre à la campagne, près de la nature, dans son pavillon, etc. Mais on ne peut pas vouloir le beurre et l’argent du beurre.

Chacun a le droit d’être cigale ou fourmi, il faut ensuite assumer.

Daniel Sango

Crédit photo : Cigalou

Pétitions, concours de stupidités ?

petition-pour-le-climat    La mode est à la démocratie directe, pétitions et sondages deviendraient donc l’alpha et l’oméga de la démocratie : stupidité !

Une bande d’ONG écologistes de gauche a donc lancé « l’affaire du siècle », une pétition qui viserait à faire condamner l’État français pour inaction vis à vis du réchauffement climatique. Pourtant, que ce soit avec les portiques poids lourds ou avec la taxe carbone sur les carburants, petites excroissances visibles de la loi de transition écologique, l’État va dans le bon sens pour essayer de réduire l’addiction des Français aux combustibles fossiles. Et d’ailleurs la taxe carbone est un outil soutenu par tous les écologistes. En face se sont élevés les bonnets rouges et gilets jaunes, clowns du passé, et je n’ai pas vu ces ONG venir soutenir le gouvernement dans sa juste démarche … curieux.

Evidemment il est facile de faire signer ce genre de pétitions qui demandent aux autres de faire des efforts. Toute aussi scandaleuse est la pétition ayant reçu plus d’un million de signatures pour la baisse des taxes sur les carburants ! Ceci au moment où la baisse très importante du prix du brut n’encourage pas à l’indispensable baisse de consommation, au moment où il faudrait augmenter fortement la taxe pour que le prix des carburants ne baisse pas.

Pauvre Français stupides qui veulent tout à condition que cela n’impacte pas leur petit confort… On trouverait ainsi facilement des millions de Français pour signer une pétition pour la diminution de la TVA ou de la CSG pour supprimer tous les impôts, mais aussi pour demander plus d’hôpitaux et de soignants, plus de services publics et de fonctionnaires, etc…

D’où sortir les sommes gigantesques nécessaires dans un pays en faillite ?

Yaka imposer les sociétés du CAC 40 ! qui s’empresseront d’établir leur siège en Irlande ou en Hollande

Yaka imposer les riches ! Sauf que les très riches sont déjà en Suisse ou en Belgique et les « un peu moins riches » iront les rejoindre…

Yaka sortir de l’Europe et de l’euro, sauf que même les grecs et l’extrême gauche de Tsipras ont préféré des baisses drastiques des retraites, et du pouvoir d’achat plutôt que de sortir de la protection européenne…

Yaka …etc.

La palme de la stupidité politique peut être donnée à Cécile Duflot devenue Directrice Générale d’OXFAM France, qui déclare que les deux pétitions, plus d’écologie et moins de taxes sur le carburant ne sont pas incompatibles. Dans un délire gauchiste cette professionnelle de la politique affirme que l’État est en faute pour ne pas se débrouiller à réaliser une transition écologique qui ne demanderait aucun effort à personne !

Et Nicolas Hulot ne vaut pas mieux en s’y joignant, lui qui avait la responsabilité de cette politique !

Le Français n’est pas à une contradiction près, ce n’est pas pour rien que nous sommes un état en faillite, parmi les cancres de l’Europe.

Daniel Sango

Conseil Départemental des PA : une obstination coupable

Gourette webcam 23 décembre 2018 11h00    Noël est là et pour les Pyrénées toujours pas de neige en vue. C’est normal me direz vous, le réchauffement climatique est une certitude, sauf pour nos Conseillers Départementaux…

Comme chaque année, l’EPSA (Etablissement Public des Stations d’Altitude ) gestionnaire des stations de Gourette et La Pierre Saint Martin pour le compte du Conseil Départemental, propriétaire, annonce une ouverture des stations fin novembre, début décembre. Comme chaque année ses dizaines d’employés sont mobilisés pour préparer les installations un mois trop tôt, comme chaque année l’ouverture est retardée et les employés payés par le contribuable à attendre la neige…

Comme tous les deux ans depuis dix ans je m’égosille sur Alternatives Paloises pour dénoncer cette gabegie honteuse qui s’ajoute aux autres scandales de la gestion de cette entité inutile : « Subventions entre amis ? » (AP du 5/11/2018)

Cette année 2018, la plus chaude depuis le début des mesures en 1900 confirme cette tendance inéluctable (+ 1,4 °C en France par rapport à la normale 1981/2010) :

« La température moyenne à la surface du globe devrait faire de 2018 la 4e année la plus chaude depuis le début des mesures, après 2016, 2015 et 2017, soit ces 4 dernières années. En outre, les 20 années les plus chaudes jamais enregistrées se situent toutes parmi les 22 dernières années. » (Météo France)

Cela confirme aussi toutes les études menées sur l’enneigement dans les Pyrénées. La neige à la station de Gourette, à 1400 m, c’est définitivement terminé. La Pierre Saint Martin est aussi trop basse. Le ski commence maintenant à 1800 m et encore, pour des périodes de plus en plus courtes !

Malgré cela, le Conseil Général des PA continue obstinément à jeter l’argent des contribuables par la fenêtre et continue à investir pour ces stations. Pourtant, déjà en 2012 le Président de l’EPSA faisait le constat suivant :

« Je tiens d’abord à redire que l’état de dépendance de l’Epsa vis-à-vis du conseil général a atteint un niveau inacceptable. Il s’agit tout de même des deniers publics… Ceci dit, nos stations en valent la peine et je suis persuadé que, d’ici 3 ans, on arrivera à des résultats. Il faut maintenir ces outils, mais pas à n’importe quel prix ! » (La République du 27/06/2012)

Depuis, rien n’a changé, pire, ils continuent, obstinément, à n’importe quel prix, en essayant de faire croire que les retombées économiques de ces activités justifient ce flot d’argent public. Ces stations n’ont jamais réussi à mettre en place un modèle économique minimal. Comment croire qu’on pouvait rentabiliser des investissements énormes et l’investissement immobilier avec une fréquentation de quatre semaines par an ? Les propriétaires d’appartements ont du souci à se faire car aucune stratégie crédible n’est mise en place, et pour le moment ce sont les idiots de contribuables qui payent.

Les sommes investies sont très importantes avec toutes les combines comptables pour en dissimuler ou atténuer le montant comme j’ai eu l’occasion de le montrer dans les articles précédents. Mais surtout ce qui est scandaleux, c’est que le Conseil Départemental continue cette gabegie ! ( « A l’EPSA les subventions du Conseil Général fondent comme neige au soleil » AP du 14/7/2012)

Il n’existe qu’une attitude logique : la gestion du déclin de ces stations, et le problème est de taille.

D’autre part, comment faire venir des touristes l’été dans une montagne défigurée par des remontées mécaniques et les pistes tracées sur ses flancs ? (en plus, ne cherchez pas les budgets pour le démantèlement de ces installations… )

Les stations de ski béarnaises, énergivores et polluantes n’ont pas d’avenir, d’autant que la situation générale du ski en France n’est pas bonne : « Des skieurs qui prennent de l’âge, un marché locatif en crise, une baisse lente mais historique de la fréquentation… Les stations de ski glissent sur une mauvaise pente »   « le nombre de journée-skieurs diminue en moyenne de 0,8% chaque année depuis 10 ans » (Challenges du 22/12/2018: Les stations de ski, un business qui vieillit mal)

Par ailleurs, les stratèges du Conseil Départemental n’ont rien à proposer à part une fuite en avant coupable pour un domaine qui d’ailleurs ne fait pas partie de leur cœur de compétences dans notre invraisemblable mille feuille.

Daniel Sango

Autres articles :

« Le gouffre de Gourette et de la Pierre Saint Martin » AP du 23/11/2009 et sa suite du 30/11/2009

« Chère Blanche Neige » AP du 5/11/2011

« A l’EPSA les subventions fondent comme neige au soleil » AP du 2/07/2012

Photo : webcam Gourette 23 décembre 2018 à 11h00

 

Après le FRIC, le RIC

    Ainsi donc Macron a largement cédé aux revendications des gilets jaunes, mettant la France dans une situation financière encore plus inextricable. Mais fort logiquement, les plus politisés, les plus irréalistes, les plus excités, restent mobilisés.

Les interview des gilets jaunes sur les giratoires ont montré des revendications tous azimuts, avec souvent la volonté de se montrer apolitiques. Pourtant, le sondage ELABE du 28/11/2018 indique au contraire une politisation majoritaire vers l’extrême droite et l’extrême gauche :

« D’un point de vue politique, les écarts sont très nets. Le taux de personnes se déclarant « gilets jaunes » est très élevé auprès des électeurs de 1er tour de Marine Le Pen (42%). Il atteint 20% auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 18% auprès des abstentionnistes, 16% auprès de ceux de François Fillon et seulement 5% auprès de ceux d’Emmanuel Macron. »

Et après la satisfaction des principales revendications des « modérés » on voit maintenant la revendication évoluer, les gilets deviennent rouge.

Ils ne font pas de politique mais c’est le RIC qui alimente les discussions de ceux qui tournent en rond

Référendum d’Initiative Citoyenne, démarche d’inspiration mélenchoniste qui remet en question notre fonctionnement démocratique actuel (voir le flyer des gilets rouges en PJ)

On a aussi souvent entendu la 6éme république, l’assemblée constituante, les refrains de l’extrême gauche et bien d’autres revendications que l’on peut voir sur les sites facebook des plus politisés.

Au delà de cette volonté encore ratée de convergence des luttes dont rêvent nos extrémistes, il est calamiteux de voir que nos gilets rouges n’ont aucune proposition sérieuse pour traiter les deux problèmes majeurs de notre pays : le chômage et la fin de notre monde, en commençant par le réchauffement climatique.

Pauvre France !

Daniel Sango

RIC, flyer cliquer sur   RIC

Crédit Photo : Sud Ouest, péage Pau