Pau, le plan de reconquête républicaine

C’est à partir de ce principe ambitieux que se décline une coopération entre la Police nationale et la police municipale de Pau. Cela se passait le 12 avril 2018 dans les locaux de la mairie où le Préfet et la Procureure de la République étaient venus pour donner de l’éclat à une disposition voulue par le maire. Que faut-il attendre de cette annonce très médiatisée ?

Tout d’abord, il peut paraître étonnant de voir que le représentant de l’État dans le département d’un côté et la procureure de la république de Pau de l’autre, se rendent à la mairie de Pau pour soutenir le maire dans une démarche dont on perçoit l’objectif électoral. Autrement dit, voilà de belles déclarations d’intention confortées par des fonctionnaires d’État. On n’ira pas jusqu’à dire qu’ils sont venus servir la soupe, mais il y a dans les images diffusées par les médias comme une hiérarchisation des rôles. Le maire de Pau a su, en la circonstance, bien s’entourer. Notons également que la responsable départementale de la police nationale est restée dans l’ombre. Faut-il en conclure que son influence sur le fonctionnement de la police nationale est moindre que celle de la procureure de la république ?

Mais bien évidemment là n’est pas l’essentiel. L’objectif est de lutter contre la délinquance et de faire en sorte que les services de la police qu’elle soit nationale ou municipale deviennent plus présents et plus disponibles pour la population. Les statistiques de l’année 2017, comparées aux chiffres de 2016 traduisent une évolution de certaines rubriques. Ainsi les vols avec effraction qui, on le sait, sont les délits qui ont le plus fort impact sur le sentiment d’insécurité, sont en augmentation de 7,9%. Ce n’est pas rien ! « On pourra faire beaucoup mieux ensemble que ce qu’on faisait insuffisamment séparément » déclare François Bayrou. Attendons les résultats de ce plan de reconquête républicaine pour savoir ce qu’il en adviendra. Nous jugerons le moment venu.

L’autre donnée statistique concerne les violences faites aux personnes qui, elles, sont en progression de 6,6%. A ce propos le maire de Pau a cette formule : « Un plus grand dépôt de plaintes ne veut pas dire plus de violences. Depuis les campagnes de sensibilisation, les femmes osent déposer plainte ». Et revoilà la théorie du chiffre noir. Ce chiffre qui signifie que toutes les infractions ne sont pas portées à la connaissance des services enquêteurs ; qu’elles sont certainement plus nombreuses qu’on ne le considère habituellement. Le problème est évidemment de faire un raisonnement à partir d’une inconnue. Mais l’autre aspect de cette déclaration est que maintenant les politiques se sentent habilités à commenter les chiffres de la délinquance. On entrevoit bien de quelle manière, au moment des bilans, nous sera vendue la marchandise.

Enfin c’est à cette occasion que nous apprenons que la police municipale de la ville de Pau dispose de moyens en matériels et en effectifs qui doivent faire baver d’envie les policiers de la police nationale. Pensez-donc, deux unités canines ont été créées, un système de vidéo surveillance (65 caméras) qui, paraît-il, fournit des moyens supplémentaires aux enquêtes judiciaires, a été installé. Un « mur d’images de caméras vidéo » qualifié de bluffant, sera mis en fonctionnement prochainement. Également la ville doit initier un système dit de « voisins vigilants ». Ce concept qui n’est pas nouveau, n’a jamais donné les résultats escomptés.

La « police de sécurité du quotidien » sera forcément une réussite puisque ce seront les politiques qui commenteront les statistiques de la délinquance. Déjà les autres villes de la communauté d’agglomération réclament qu’elle soit étendue et devienne une sorte de police municipale intercommunale. Quand il s’agit de courtiser l’électeur !

Pau, le 16 avril 2018

par Joël Braud

Crédit photo : francebleu.fr

Le sentiment d’insécurité

imgresL’actualité immédiate offre des éléments de réflexion. Une starlette américaine, Kim Kardashian, vedette des émissions de télé-réalité, a été victime d’un vol à main armée. En soi cela ne devrait émouvoir que ses fans, mais les conséquences sont plus importantes que ne l’indique cette seule information.

En effet après cet événement dont le préjudice en bijoux est évalué à 9 millions d’euros, le ministre des Affaires Étrangères, excusez du peu, y est allé de son conseil : « Il ne faut pas céder à la panique » a t-il dit. La maire de Paris, de son côté, a voulu rassurer : « Un acte très rare qui ne remet pas en cause la sécurité de la capitale ». Ces politiques, par ces propos, veulent s’attaquer au sentiment d’insécurité qui, après les attentats survenus en France, a provoqué une forte baisse du tourisme. Celui-ci a été en berne durant cette année 2016. Il importe donc de limiter ces conséquences économiques.

Pourtant les statistiques (officielles celles-ci et qui se veulent objectives) démontrent que la délinquance est en baisse à Paris. Mais ces données sont inconnues des potentiels touristes. Le sentiment d’insécurité prédomine. Il ne repose pas sur des données impartiales, mais sur un sentiment diffus qui obnubile les esprits.

Il s’agit d’un ressenti qui a bien d’autres conséquences que la seule diminution du tourisme. Il est exploité par les politiques toujours à l’affût de répondre de façon démagogique aux inquiétudes de leurs électeurs. Le développement des polices municipales en est la démonstration. Leurs effectifs augmentent, il est question, comme à Pau, de les équiper d’armes létales, de leur donner les moyens de contrôler et verbaliser les excès de vitesse. Bientôt leurs compétences judiciaires seront comparables à celles de la police nationale. L’essentiel pour un politique est de prendre une mesure susceptible de rassurer l’électeur, peu importe son efficacité. Le pire serait de ne rien faire.

L’efficacité de toutes ces mesures que sont les caméras dans les lieux publics, l’essor des polices municipales, leur équipement en armement et en moyens de contrôle, n’est que symbolique sur la prévention de la criminalité. Nice par exemple est sans doute la ville de France où la police municipale est la plus nombreuse, la mieux équipée où la vidéo surveillance fleurit à tous les carrefours et pourtant un drame s’y est produit, il a provoqué la mort de 86 personnes. On pourra toujours affirmer que ces événements tragiques auraient été plus nombreux et pires si de telles dispositions n’avaient pas été prises. Il s’agit là d’un argument facile parce qu’indémontrable. Qui peut se vanter de chiffrer la prévention et la dissuasion ?

La police, la sécurité, relève de la mission régalienne de l’État. Force est de reconnaître qu’actuellement celle-ci semble de plus en plus en retrait. Pau en est un exemple. Faudrait-il y voir une conséquence de la place de plus en plus importante prise par les polices municipales ? Auquel cas il s’agirait d’un effet induit qui au départ n’était ni envisagé ni souhaité. Les polices municipales sont présentes et disponibles. Dans le même temps, la police nationale se dégage d’un certain nombre de missions. Une forme de décentralisation qui ne dit pas son nom. Ainsi le pouvoir central réalise des économies.

Pour confirmer ce qui n’est pas qu’une impression, il n’existe plus maintenant un seul centre commercial qui ne soit muni de services de gardiennage. Dans les stades la sécurité est assurée par des stadiers. On pourrait citer d’autres exemples. Les organes privés chargés de la sécurité connaissent une expansion qu’ils n’osaient espérer. Elle est loin l’époque où seule la police nationale assurait ces missions. Il faut admettre que ces entreprises de sécurité sont créatrices d’emplois.

Ces évolutions trouvent leur justification dans ce sentiment d’insécurité. Celui-ci est la conséquence d’une peur face à des événements que même les mesures les plus drastiques ne peuvent permettre d’éviter. Le sentiment d’insécurité réunit ces deux conséquences opposées, d’une part économique par la baisse du tourisme et d’autre part un niveau encore jamais atteint de dispositifs de sécurité.

Mais méfions nous de nos sentiments, ils peuvent être trompeurs ; la plupart du temps ils ne reposent que sur des impressions.

Pau, le 5 octobre 2016
par Joël Braud

Pau, la police municipale en armes

imgresFrançois Bayrou vient de faire connaître sa décision de munir les policiers municipaux de la ville de Pau d’armes létales. Depuis vendredi dernier, 29 juillet 2016, cette décision fait grand bruit tant auprès des médias locaux que nationaux. Faut-il se réjouir ou regretter cette décision ?

Pour un coup de com, c’est un sacré coup de com ; Comme ça au moment où les vacances occupent l’emploi du temps d’une grande partie de nos concitoyens, les journaux, les hebdomadaires, les radios et même la télé titrent « Pau, François Bayrou décide d’armer « sa » police municipale ». Passons sur ce possessif qui, en l’occurrence, n’indique pas un réelle possession pour essayer de connaître la vraie motivation d’une telle décision.

D’abord la réaction d’un sondage mis en place sur le plan local par le journal « La République ». La question est simple : « Êtes-vous pour ou contre l’armement de la police municipale de Pau ? » Ont répondu, sur environ 1500 personnes : pour = 63% – contre = 37%. Il faut regretter que ce sondage ne laisse aucune ouverture à celles et ceux qui sont sans opinion, le principe, dans ce genre d’exercice est de toujours laisser un espace permettant de pouvoir s’exprimer à ceux qui n’ont rien à dire ou qui s’en moquent.

D’ailleurs un micro trottoir nous apprend sans aucun étonnement les raisons du choix de certains. Ainsi, disent-ils, je me sens plus en sécurité. Pourquoi pas après tout. Il s’en trouve même pour dire que cela n’aura aucune incidence sur notre sécurité. François Bayrou a, lui, peaufiné son argumentation. Il fait référence aux événements de Nice pour dire que la promenade des Anglais ressemble fortement, par sa structure, à notre boulevard de Pyrénées. Il dit également qu’il a lu avec attention le rapport de l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) et qu’il en a retiré la conviction que seules des armes létales peuvent, dans des circonstances comparables, arrêter la progression d’un poids lourd qui fonce sur la foule.

On pourra toujours rétorquer que la ville de Pau est, sur le plan sécuritaire, une ville calme, personne ne pourra écarter l’hypothèse d’un attentat dans notre ville. Mais en réalité ce n’est pas la sécurité de tous les jours qui est ici considérée, ce sont les actes terroristes. Ceux qui disent se sentir davantage en sécurité avec cet équipement confondent un peu les choses. La délinquance est vécue plus subjectivement qu’objectivement, comme toujours dans ce domaine le sentiment d’insécurité prévaut sur les statistiques. On aura beau vouloir l’expliquer personne ne sera disposé à l’entendre.

Il faut être précis et dire ce que permettent dans l’absolu, ou permettraient en cas d’attentat, l’usage d’armes létales. Ceux qui sont pour, savent-ils que ces armes ne peuvent être utilisées que dans les rigoureuses limites de la légitime défense ? Connaissent-ils par ailleurs les conditions qu’il est impératif de réunir pour être dans un cas de légitime défense ? Savent-ils enfin que les policiers de la police nationale, dans leur très grande majorité et au cours de la totalité de leur carrière, n’utilisent leur arme de service qu’au stand de tir ? Sans doute que non, mais, dire qu’un policier est armé en impose, donne une image, du poids et de l’autorité. A ce propos les policiers municipaux, par la voix de leurs syndicats souhaitent être armés et mieux encore pouvoir, comme leurs « grands frères » de la police nationale, être autorisés à porter leur arme en dehors des heures de service. Cette évolution ne connaîtra sans doute jamais de limites.

D’une façon plus générale, il faut également s’interroger sur l’exemple de Nice et en tirer des conséquences. Il convient de souligner la difficile coopération, collaboration, partenariat ou coordination, comme on voudra, entre ces deux polices, la nationale et la municipale (J’ai déjà eu l’occasion d’écrire à ce propos). Dans toute opération de service d’ordre, maintien ou rétablissement, il faut un chef et un seul. Les maires sont-ils disposés à confier le commandement de la police municipale de leur ville, durant le temps de certaines opérations, à un commissaire de police, un officier de gendarmerie ou un préfet. On a du mal à l’imaginer mais pourquoi pas après tout.

Si l’on se place dans l’histoire, on apprend qu’en 1941, le gouvernement de Vichy avait étatisé tous les services de police des villes de plus de 10 000 habitants. Les policiers municipaux, à cette date, sont devenus des fonctionnaires d’État. Le développement actuel des polices municipales serait -il un retour en arrière ? Ce développement qui ne cesse de s’accélérer a pour causes, l’exigence sans cesse croissante de nos concitoyens d’être rassurés, le souci des élus de réponse à leurs préoccupations dans un but électoraliste et aussi, vraisemblablement, un certain désengagement de la police nationale dans ses tâches de proximité.

Il reste qu’en ce vendredi 29 juillet 2016 en décidant d’armer « sa » police municipale, François Bayrou a réussi un formidable coup de com. Bravo !

Pau, le 1 août 2016
par Joël Braud

Indigne bouffonnerie

imgresIl n’y a pas de mots assez forts pour qualifier le comportement de certains politiques qui profitent du drame de Nice pour se lancer dans une vaste campagne de démago-politicaillerie. Les politicards avancent tous d’un pas supplémentaire vers la déconsidération la plus totale de la part des citoyens français. Mais où cela va-t-il nous conduire ?

Qu’il y ait eu des défaillances dans le dispositif de sécurité mis en place à l’occasion du feu d’artifice du 14 juillet sur la promenade des Anglais, personne n’en doute. Que la coordination entre la police nationale et la police municipale doive être repensée d’un façon générale et au plan national, cela devient un impératif. Que la mise en place de caméras de surveillance n’ait pas permis de détecter le premier embryon d’une folie qui a conduit à ce massacre, on le savait. Mais enfin il y a les douleurs des familles et des proches des 84 morts qu’il faut respecter. Le temps n’est pas à ces ridicules chamailleries qui n’ont pour but que de rechercher un avantage électoral à partir d’un drame. Le moment est venu de tirer un enseignement et nourrir une réflexion afin de diminuer les probabilités de voir se renouveler une telle catastrophe.

Alors réfléchissons sur ce qui devrait être entrepris pour se prémunir efficacement de telles catastrophes.

D’abord, comment faire en sorte que le renseignement soit récolté et exploité ? Sur ce plan, les torts sont partagés chez les politiques surtout lorsqu’on revient vers les années 2008. C’est à cette date en effet que les renseignements généraux ont été démantelés pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec l’intérêt général. La fusion de deux services, DST et RG, a échoué. La démarche de proximité qui était faite d’une présence sur le terrain et de recrutement d’informateurs a été oubliée. La police de proximité si précieuse pour être à l’écoute et sentir certaines évolutions ou dérives a été rayée de la carte. Il importe maintenant de réorganiser la récolte du renseignement. D’inciter les citoyens à signaler tout comportement qu’ils jugent inquiétants en regard de la menace terroriste. Et surtout que les fonctionnaires chargés du recueil des ces signalements soient à l’écoute de leurs concitoyens.

Ensuite réfléchir à une meilleure coopération entre police nationale et polices municipales. Certaines données, vraies ou fausses, sur le drame de Nice laissent comprendre qu’entre ces deux unités, une véritable coordination n’a pu être mise en place lors de l’organisation du service d’ordre. Ces deux polices ne sont pas réellement complémentaires, l’une dépend de l’État, l’autre est placée sous l’autorité de politiques. Ces derniers ont plus tendance à l’instrumentaliser en en faisant un argument électoral, qu’à lui confier des missions à la hauteur des enjeux actuels. Il y a d’ailleurs trop de polices municipales. Elles sont généralement bien mieux équipées que la police nationale. Cet état de fait entraîne un effet pervers dans la mesure où il n’existe aucune définition du partage des tâches. Il faudra, dans cet esprit, éviter les déclarations aussi imbéciles que tonitruantes, laissant croire que les caméras de surveillance sont le remède absolu.

La procédure pénale accumule les contraintes depuis plusieurs années, au point maintenant de se montrer chronophage et ainsi de limiter la disponibilité des policiers. Ceux-ci sont empêtrés dans la gestion des procédures, elles deviennent très compliquées et souvent sont perçues comme des tracasseries inutiles et au seul l’avantage des mis en cause. Ce sont les politiques, qui, par un souci de protection des libertés individuelles, sont à l’origine de cette complexification. Il s’en suit une véritable démotivation des enquêteurs avec comme corollaire que certains services qui étaient jugés comme prestigieux peinent à étoffer leurs effectifs. Des postes restent vacants. Le législateur ne doit pas seulement polariser ses décisions sur la seule protection des libertés individuelles mais doit impérativement prendre en compte la faisabilité des lois et règlements dans un contexte particulier.

Repenser la partition libertés – sécurité à la lumière de l’état de guerre dans lequel nous nous trouvons maintenant. Il est certain que l’état d’urgence, qui est aussi qualifié d’état de guerre entraîne, qu’on le souhaite ou qu’on le rejette, une modification de l’exercice des libertés individuelles. Notre dispositif législatif est-il adapté ? Ces nouvelles données sont-elles prises en compte par la justice dans l’application des peines et des mesures de restriction des libertés ? Il ne s’agit pas d’empêcher que les libertés fondamentales puissent s’exercer mais il faut toujours avoir à l’esprit qu’elles comportent des risques. Il conviendra donc d’organiser les rassemblements qu’ils soient festifs, syndicaux, cultuels ou politiques avec cette contrainte que des mesures particulières de sécurité s’imposeront désormais.

Réorganiser les services de sécurité doit enfin être envisagé. La fusion des RG et de la DST, présentée comme permettant une plus grande efficacité n’a pas donné les résultats espérés. Les politiques encore une fois dans ce domaine se sont trompés. Les missions et les cultures professionnelles de ces deux entités font que la mayonnaise n’a pas pris. Il faut en tirer les conséquences. Pourtant cela n’a pas été fait et, au lieu de conserver la structure « direction centrale » du renseignement intérieur, on en a fait une direction générale. Cette administration est maintenant placée au même plan que la Direction générale de la police nationale ou de la Gendarmerie nationale. On divise, on segmente les services au lieu de les regrouper et ce faisant on doublonne. Il faut en réalité constituer un maillage qui fait remonter vers une entité unique ce qu’il est convenu d’appeler les « signaux faibles ». Une organisation centralisée est la seule chance de faire en sorte que ces informations du bas de l’escalier récoltées par une police à l’ancienne, parviennent à des spécialistes formés à l’analyse et par conséquent à leur exploitation.

Nous sommes dans une situation de guerre qui selon les spécialistes est appelée à durer pour la raison qu’en face se trouve une idéologie. Celle-ci a une visée expansionniste ? Aucun dispositif de sécurité ne sera jamais parfaitement étanche. Nous ne devons pas perdre nos valeurs de démocratie, de liberté et de laïcité ; la folie sécuritaire ne doit pas nous diviser. Mais certains politiques, qui ne sont guidés que par une surenchère électoraliste en cette période de primaires, se comportent comme des minables, des petits, des diviseurs, des vecteurs de conflit. Ils ne se rendent même pas compte que leurs propos portent en germe les bases d’une guerre civile.

La sécurité, notre sécurité, est une chose bien trop sérieuse pour continuer à être confiée à des politiques. Ils se sont d’eux-mêmes disqualifiés.

Pau, le 28 juillet 2016
par Joël Braud

Pau, la police nationale laisse la main à la police municipale

imgresÀ l’occasion des réunions hippiques qui se déroulent en hiver sur l’hippodrome de Pau, les automobilistes se montrent égaux à eux-mêmes, c’est à dire incapables de respecter les règles du stationnement. C’est bien connu, seule la répression est en mesure de modifier des comportements de ceux qui n’ont aucun respect des autres. La répression oui, malheureusement, mais par qui et comment ?

Récemment, des riverains des différentes rues situées à proximité de cet hippodrome, fierté des Palois, se sont plaints en disant que les véhicules des spectateurs stationnaient soit dans des espaces privés soit de façon à les empêcher de pouvoir sortir de leur domicile avec leur propre véhicule. Généralement, ces encombrements conséquence d’un individualisme forcené se déroulent le dimanche. Ils sont d’autant plus inadmissibles que les parkings du Zénith et du Palais des sports ne sont que très partiellement occupés. Excédés, les dits riverains, après, semble-t-il avoir agité diverses sonnettes, se tournent vers la presse.

Il s’agit sans aucun doute du plus sûr moyen d’être entendu. Et là on apprend que ces jours de rassemblement, aucun service d’ordre n’est présent sur les lieux comme pourtant l’usage et l’actuel état d’urgence le prescrivent à titre préventif. On apprend que le commissariat de la police nationale argue du fait qu’elle ne dispose pas de moyens suffisants et ne peut répondre aux appels. On apprend enfin que la même police nationale prétend que cette mission est du ressort de la police municipale et pas du sien.

Par là tout est dit sur la façon du service de l’État de concevoir son rôle. Sauf que l’existence d’une police municipale ne modifie en rien ses propres compétences tant sur le plan de l’ordre public que sur le plan pénal et plus précisément du code de la route. Il reste à savoir si ce choix résulte du désengagement programmé de l’État, de la volonté des chefs ou plus simplement de l’opinion d’un subordonné qui n’a pas vraiment mesuré la portée de ses propos.

La nature ayant horreur du vide, d’où qu’il vienne d’ailleurs, il ne faudra pas s’étonner que la police municipale croisse pour prochainement atteindre l’effectif de soixante éléments. Le maire de Pau l’a bien compris qui organise pour ce dimanche 7 février, jour de grande affluence, une présence effective de la police municipale. Déjà des panneaux avertissant d’un dispositif répressif ont été installés. La police municipale a pris la place d’une autre police défaillante.

La sécurité étant un sujet particulièrement sensible chez les citoyens électeurs de la ville de Pau, on ne pourra reprocher aux élus d’afficher leur investissement dans ce domaine. Mais le contribuable se demandera, lui, si cette dépense est vraiment indispensable et si elle ne résulte pas davantage du désengagement d’un service de l’État que d’une réelle nécessité.

Pau, le 8 février 2016
par Joël Braud

Pau, la police municipale dresse son bilan.

imagesComme dans toutes les villes française d’égale importance, la police municipale est en pleine évolution. Ses effectifs vont prochainement passer de 25 à 35 éléments. Comment comprendre ces résultats ? Et pendant ce temps-là, que devient la police nationale ?

Selon ce bilan (La république des Pyrénées du 7 décembre 2015) la police municipale est de plus en plus sollicitée par le public. Elle dénombre une augmentation des appels qui lui dont adressés de 25 % et une hausse de 49% pour ce qui est de la gestion des marginaux. Ce qui reste étonnant c’est que parmi ces appelant on compte la police nationale. La police municipale de Pau serait-elle devenue la sous-traitante de la police nationale ?

La police municipale, il faut le reconnaître, a pris la place d’une police de proximité qui avait vu le jour vers 2002 – 2003, mais qui avait été abandonnée, au seul prétexte que sa mise en œuvre provenait du clan politique d’en face et selon la volonté d’un ministre de l’intérieur regretté par personne. La nature ayant horreur du vide, et particulièrement de ce vide, on a vu ensuite fleurir très vite les polices municipales. Un besoin de proximité était né, les élus ont su s’engouffrer dans la brèche.

A Pau, il est facile de constater que les patrouilles à pied, en cyclomoteur, en scooter ou en bicyclette de la police nationale n’existent plus depuis longtemps. Pourtant si cette administration avait voulu conserver ce capital de sympathie de la population, elle aurait dû veiller avec une application jalouse à maintenir cette proximité avec le citoyen au service duquel elle doit se placer.

La police municipale a pris cette place et ne cesse d’élargir son domaine d’action tant en créant une équipe de nuit qu’en se chargeant de missions qui jusqu’alors n’entraient pas dans le champ de ses compétences. Prochainement la police municipale va d’ailleurs augmenter de façon significative ses effectifs et les faire passer de 25 à 35.

Il est évident que par ce moyen les élus de la ville de Pau cherchent, en affichant leur préoccupation pour les problèmes de sécurité, à plaire à l’électeur. L’attitude est en partie électoraliste, la sécurité ça marche toujours pour celui qui pense à sa réélection, surtout lorsque la population vieillit.

On ne peut ignorer que dans le même temps la police nationale délaisse un certain nombre de ses missions. Elle affirme pourtant être débordée. Mais ne serait-ce pas là un désengagement voulu des services de l’État ; il s’agit pourtant d’une mission régalienne.

Légitimement, le contribuable est amené à s’interroger sur le bien-fondé d’une dépense.

Pau, le 22 décembre 2015
par Joël Braud

Pau. La guerre des prunes n’aura pas lieu

imagesOn ne peut s’empêcher de penser aux vespasiennes de Clochemerle lorsqu’on apprend ce qui se passe ici, à Pau, chez nous. Figurez-vous que les policiers municipaux sont allés traîner leurs guêtres et exercer leur maléfique pouvoir répressif dans un fief considéré par certains comme un espace sanctuarisé.

 L’Affaire (avec un grand A) n’a pas vraiment été reprise par la presse locale, mais sachez qu’il y a quelques jours, par ce printemps qui devrait inviter à la bienveillance, les policiers municipaux sont allés verbaliser quelques véhicules automobiles particuliers stationnés rue O’Quin. Et là  en guise de bienveillance vous repasserez, des papillons ont été déposés avec toute la délicatesse qu’il sied en la circonstance, sur les parebrises de voitures propriétés de policiers de la police nationale. Sans doute parce qu’ils ignorent les horodateurs.

Vous ne vous rendez pas vraiment compte mais cet acte commis sans aucun discernement a soulevé l’ire d’un célèbre délégué syndical de la police nationale. Il trouvait cela inadmissible disant entre autres, sans rire et à l’aide d’une dialectique propre au syndicalisme, que ses collègues ne pouvaient interrompre leur service pour payer le stationnement, que leur demander de stationner leurs voitures sur la place de Verdun (distante de 300 mètres) les exposait à des représailles etc. etc.

Et les autres, les particuliers qui ont le tort de ne pas pouvoir se considérer comme des privilégiés en droit d’échapper à toute forme de répression, ils font comment ? Et puis, il y en a beaucoup des voitures particulières de policiers de la police nationale qui font l’objet de dégradations  par vengeance de la part de justiciables. N’y aurait-il pas là comme une forme de paranoïa ?  Le brave délégué syndical serait sans doute en peine de citer des exemples. Les policiers de la police nationale chargés également de la répression seraient-ils au dessus des lois ?

La mairie a confié à Jean-Paul Brin, maire adjoint, connu pour son sens de la diplomatie,  le soin de traiter le dossier. Il va recevoir le représentant syndical. Comment va-t-il s’y prendre ? La question mérite d’être posée parce que soit il dit qu’il va interdire aux policiers municipaux de « pruner » les policiers de la police nationale et ce faisant, il reconnaît en creux qu’il existe une catégorie de personnes qui peut échapper aux rigueurs de la loi ; aujourd’hui c’est la rue O’Quin et demain peut-être tel autre quartier en raison de ses tendances politiques ou d’autres considérations, qui sait. On peut imaginer beaucoup de choses… Soit il dit que la police municipale a l’obligation de respecter avant tout le principe absolu de l’égalité de tous devant les rigueurs de la loi. Et il reconnait ainsi qu’elle échappe à l’autorité des élus.

Ce problème est d’envergure et pas simple à gérer. Jean-Paul Brin contacté à la mairie de Pau, a préféré rester taiseux en ne répondant pas à nos appels. Il a raison, dans ces circonstances moins on en dit …

Alors ce cadeau pour enrichir la réflexion des policiers de la police nationale, spécialement  celle du délégué syndical et plus généralement  celle de tous ceux qui ont un pouvoir répressif :

« Montrer l’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre. C’est le seul ». Gandhi.

 

Pau, le 22 juin 2015

–  par Joël BRAUD

PAU. Des policiers municipaux la nuit

imagesLes habitants de Pau savaient que la ville organisait le recrutement de quatre policiers municipaux pour assurer une surveillance de nuit. Pour l’instant ils ne sont dotés que de Tasers, mais plus tard…  Alors si apparemment tout le monde s’accorde sur la nécessité de ce nouveau dispositif,  cela pose quand même quelques questions.

 L’histoire refait les mêmes parcours. En 1941, le gouvernement de VICHY étatise tous les services de police des villes de plus de 10.000 habitants. Aujourd’hui presque toutes les villes de plus de 10.000 habitants possèdent une police municipale.

 Une police municipale est-elle bien utile ? Cette question n’est pas nouvelle et elle renvoie évidemment à une décision des élus qui restent sur des poncifs pour la justifier. La ville de Pau est-elle à ce point dans une situation d’insécurité pour ajouter aux effectifs de la Police nationale des policiers municipaux ou bien, la nature ayant horreur du vide, est-ce pour pallier la défectuosité de la police nationale que la police municipale est devenue indispensable ?  Comme réponse il faut bien reconnaître que l’insécurité à PAU n’est que dans le ressenti de chacun et certainement pas dans la réalité des statistiques.  Conséquence inattendue ou effet pervers, depuis la mise en place d’une police municipale à PAU, la police nationale est bien moins présente sur la voie publique. Ainsi celle-ci à la différence de ce qui existait auparavant n’assure plus de patrouilles à pied, en VTT, en cyclomoteur. On ne la voit plus non plus sur les grandes manifestations. Elle a abandonné la mission répressive des infractions au stationnement. On pourrait également évoquer un transfert de charges administratives de la police nationale vers la  municipalité : sorties d’écoles, objets trouvés etc. En tout cas maintenant la répartition des tâches est différente.

 Est-ce que cela correspond à un désengagement de l’Etat ? Les effectifs de la police nationale ne sont pas en baisse dans la proportion que laissent entendre ses syndicats. L’administration affirme d’ailleurs que ces effectifs sont constants. Difficile de connaître exactement les chiffres, mais il est un discours des syndicats qui rend perplexe. En effet dans le même temps ils affirment que les effectifs sont en baisse dans des proportions importantes, et ils n’hésitent pas à se plaindre d’un commissariat palois trop étroit et à, l’espace insuffisant. Il y a là comme une antinomie. La vérité se trouve sans doute entre les deux. Les effectifs sont en légère baisse mais face aux complications toujours rajoutées des règles du code de procédure pénale il est évident que les procédures judiciaires deviennent lourdes et chronophages. Le respect des libertés individuelles a un coût. La police nationale ne peut plus consacrer autant de temps aux missions de voie publique. De son côté, la police municipale n’est pas soumise à cette contrainte parce qu’elle ne possède pas de compétence dans le domaine des procédures judiciaires.

 Comment s’articulent ces deux entités ? Les pouvoirs reconnus par le code de procédure pénale aux policiers municipaux sont très limités. Ils ont compétence pour traiter certaines infractions du niveau contraventionnel. Au-delà ils doivent faire appel et rendre compte de leurs interventions à la police nationale qui, de ce fait, bénéficie d’une image de supériorité. En effet la police nationale dispose d’OPJ (officiers de Police Judiciaire). La police municipale est placée sous l’autorité du maire mais sous le contrôle juridique du procureur de la République.  Ces hiérarchies, administratives et judiciaires qui s’entremêlent,  rendent peu lisibles l’organisation et la complémentarité de ces deux polices.

 Alors quel est le véritable intérêt ? Comme toujours, il se situe à un niveau dont on ne parle pas. La presse locale se fait l’écho de commerçants qui se réjouissent que des policiers municipaux soient maintenant présents la nuit comme si jusqu’alors la police nationale était absente. N’exagérons pas. Il n’est pas interdit de considérer que la police municipale est une source de rentrées financières non négligeables. En effet le montant de chaque amende entre pour sa presque totalité dans les recettes de la ville.  Le chiffre affiché était 1,9 million d’euros. Plus les policiers municipaux seront nombreux plus la verbalisation sera importante. Par ailleurs le sentiment d’insécurité ou sa représentation, étant plus important que la véritable insécurité, la mise en place d’une police municipale donne au maire le rôle de celui qui répond à des attentes. Sur le plan électoral l’impact est évident, les citoyens sont rassurés.

 Le débat qui consiste à savoir si la police municipale doit ou non être armée est un débat vieux comme son existence même. Il est certain que le petit veut ressembler au grand et que, dans un  temps  très prochain, il va demander à bénéficier des mêmes prérogatives judiciaires et du même équipement. Ce lien de dépendance lui pèse. Actuellement les policiers municipaux de Pau (à la différence d’ailleurs de ceux de Lons et Jurançon) ne sont pas dotés d’armes létales mais seulement de Tasers et de flash-ball. A mon avis la dotation d’une arme létale pour la police municipale est non seulement inutile mais ne correspond ni aux missions qui lui sont confiées, ni à l’esprit dans lequel elle doit assurer ses missions.

 

Pau, le 2 juin 2015

Par Joël BRAUD

Sécurité, les idées fusent de partout !

imagesAprès les événements que nous avons subis il y a quelques jours, tout le monde y va de sa petite idée pour faire en sorte que notre sécurité soit garantie. Des mesures qui doivent s’appliquer aujourd’hui pour éduquer et surtout prévenir. Le malheur dans tout cela est que ceux qui parlent n’y connaissent pas grand-chose et que ce sont principalement les politiques qui disent n’importe quoi. Pas facile de s’y retrouver dans ce fatras de lieux communs.

 Les premières idées qui nous viennent de ces élus, concernent l’Éducation nationale que chacun en la circonstance, déclare défaillante dans la mission éducative qui lui a été confiée. Alors quoi faire ? Le premier instruit, élu de surcroît, estime qu’il faudrait obliger tous les élèves en primaire, en secondaire et au lycée à porter des tabliers dans le seul but d’uniformiser les tenues vestimentaires. D’autres pas plus malins considèrent que le drapeau français devrait flotter sur tous les établissements scolaires de France et de Navarre. Certains de la même origine disent que l’on devrait chanter la Marseillaise à l’école et que notre hymne national et guerrier devrait être appris par cœur. Il y en a même, figurez-vous, qui dans l’honorable souci de renforcer l’autorité des enseignants prônent certains signes de respect : on ne tutoie plus le maître ou le professeur, on se lève  quand il entre dans la classe ; enfin la hiérarchie ne doit pas accepter l’attitude contestataire des parents d’élèves.

Très bien tout ça, c’est beau comme de l’antique. Mais lorsqu’on demande à un enseignant ce qu’il en pense, on s’aperçoit que de la théorie à la pratique il y a comme un vide, un creux qui semble impossible à combler. Ils disent, avec un air contrit : Et si les élèves n’obéissent pas, qu’est-ce que l’on fait ? Pour être pertinente cette question n’en traduit pas moins un grand et significatif désarroi. Les enseignants ne sont plus obéis et ils le confessent. Ils reconnaissent aussi que les cours d’éducation civique auxquels ils sont en principe soumis ne sont que très irrégulièrement assurés.

 Alors dans d’autres sphères tout aussi intelligentes, on regrette que le service militaire qui, bien que perfectible, dans bien de ses aspect, possédait un pouvoir éducatif sur le plan civique, ait disparu. Mais les élus oublient soigneusement que, par souci de clientélisme et de démagogie, ils l’ont tué  en intervenant pour l’exemption de celui-ci, pour une proche affectation de celui-là. Sans cela il n’aurait pas perdu ce caractère égalitaire qui en faisait sa force et sa raison d’être. Sa suppression, décidée par Chirac,  ne s’imposait pas, mais le service national était si vidé de sa substance que cette solution était devenue inéluctable. Qu’on ne nous dise pas que seule l’armée de métier est efficace et que la technicité des armes impose le professionnalisme. On aura toujours besoin de fantassins et les patrouilles de soldats actuellement déployées dans nos rues font ressortir  une insuffisance des effectifs.

 Il y a d’autres domaines où les politiques auraient été bien avisés de ne rien faire, citons à titre d’exemple la fusion de la DST et des RG *qui n’avait en réalité d’autre objet que d’éloigner un certain directeur central des Renseignements Généraux du nom de Bertrand  jugé trop fidèle à Villepin et Chirac. Il fallait le remplacer par Squarcini, loyal lui à l’initiateur de cette réforme. On voit maintenant les conséquences d’une telle unification dans l’enquête judiciaire. Il apparaît en effet comme des insuffisances dans la prise en compte d’individus pourtant répertoriés et signalés. Unir deux cultures professionnelles ne se fait pas par un simple arrêté.

 Jusqu’à nos élus locaux qui sentant la période propice pour faire parler d’eux, se prononcent pour ou contre l’armement des policiers municipaux. Il est bien certain que cette jeune policière municipale de Montrouge aurait eu la vie sauve si elle avait porté à la ceinture une arme à feu. Deux autres policiers de la Police nationale, armés eux, ont malheureusement perdu la vie.

 Ah si les élus n’avaient que de bonnes idées et s’ils s’éloignaient du clientélisme, de la démagogie et de la politique politicienne… Récemment les Français ont montré leur unité, comptez sur les politiques pour la détruire, c’est déjà engagé.

 

                                                                                               Pau, le 22 janvier 2015

                                                                                               Par Joël BRAUD

 

*Il y eut d’abord la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur) puis la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure).

Pau, réunions de quartier.

imagesC’est bien connu les réunions de quartier sont une occasion inespérée pour les habitants concernés, d’exprimer leur mécontentement. Josy Poueyto en fait régulièrement l’expérience, elle qui, en sa qualité de première adjointe, a l’honneur de venir prendre le pouls  des doléances les plus diverses. Le lundi 1er décembre se tenait la réunion du quartier du centre-ville de Pau. Quelques récriminations.

 L’exercice, on le sait bien, va permettre à beaucoup de trouver là l’occasion de se plaindre qui du bruit, qui du manque d’hygiène de certains, qui des embarras de circulation, qui enfin de ce qu’il est convenu d’appeler le sentiment d’insécurité. Généralement, en effet, ces diverses insatisfactions concernent principalement des domaines de la compétence de la  police qu’elle soit municipale ou nationale.

 Mais il est un sujet  abordé ce soir là, qui  semble traduire non pas une insuffisante présence des forces de l’ordre, mais bien au contraire  une présence un peu trop soutenue lorsqu’il s’agit de verbaliser. Certains habitants n’ont pas hésité à déplorer de se prendre des P.V. ou des prunes pour les plus habitués, alors qu’ils ne stationnent que quelques instants pour déposer un paquet à la poste ou chez une relation.

 C’est vrai qu’il y a parfois un systèmatisme aveugle de la part des A.S.V.P. (Agents de Surveillance de la Voie publique) ou des policiers  municipaux,  qui ne cherchent pas à savoir ce qui a bien pu conduire un infortuné automobiliste à « oublier » de payer le stationnement. Cette façon de procéder a probablement une incidence sur la fréquentation du centre-ville.

 C’est ainsi, dura lex sed lex. D’autant que la recette des amendes de police dans le budget de la commune  s’élève à 1,4 M€. Une somme qu’il ne s’agit pas de négliger. La police municipale va prochainement augmenter ses effectifs pour créer des brigades de nuit nous dit-on. Sans doute, mais cela a un coût. Alors il faudra que la répression soit encore plus rentable.

 Quant à la Police Nationale, elle se soucie comme d’une guigne de ces basses besognes verbalisatrices surtout depuis que la police municipale existe. Effet induit autant que pervers.  Pourtant il faut savoir que quel que soit le service, municipal ou d’Etat, qui réprime, les caisses de la municipalité se remplissent de la même manière.

 Encore un transfert inavoué  des charges de l’Etat vers les collectivités territoriales. Citoyen palois, il te sera demandé de payer plus  d’impôts pour être davantage réprimé, logique non !

 

                                                                                               Pau, le 3 décembre 2014

                                                                                               Par Joël BRAUD