Quatre mois et plus !

Il aura fallu plus de quatre mois pour que le gouvernement parvienne à juguler la violence qui, depuis le 17 novembre, ponctuait les défilés pacifiques des gilets jaunes. Il a suffi de faire appel à la mission sentinelle et de réglementer les manifestations. On n’a vu ni casseurs, ni agressions des forces de l’ordre, ni voitures brûlées, ni immeubles incendiés, ni magasins saccagés !
Alors était-il si difficile de mettre en œuvre les mesures qui se sont révélées efficaces ?
Peut-on imaginer que c’était en raison de l’incompétence d’un préfet de police qu’elles ne l’avaient pas été jusque-là ? Évidemment, non. Tout ce que nous avons vu pendant plus de quatre mois est imputable à ceux qui sont responsables de l’organisation du maintien de l’ordre dans le pays et ces responsables sont en premier lieu le chef de l’État puis ceux qui lui sont soumis, le premier ministre et le ministre de l’intérieur.
Ce n’est pas un fonctionnaire qui donne les ordres, c’est le pouvoir politique légitime.
Mais une question vient alors tout naturellement à l’esprit. Pourquoi ne pas avoir agi ainsi dès les premières violences ? Pourquoi avoir donné au monde entier des images d’une absence totale de contrôle des voyous quel que soit le nom dont on les affuble, « black blocs «  ou autre ?
La première réponse peut être la naïveté des responsables qui ont pu penser que les choses allaient se tasser d’elles-mêmes. Et il n’en fut rien.
La seconde aurait été machiavélique. En laissant les violences et les saccages prospérer on pouvait espérer que la nation allait se désolidarisée des gilets jaunes. Là encore , il n’en fut rien.
Alors ? Eh bien personne n’est venu expliquer au pays pourquoi il a fallu laisser passer plus de quatre mois pour faire montre de force et de détermination.
Personne non plus dans les médias pour poser la question au premier ministre et au ministre de l’intérieur. Et encore moins pour dénoncer fortement le week-end à la neige du président qui ne pouvait pas ignorer que des événements graves allaient se produire pendant son absence.
Tout cela sent soit l’incompétence, soit l’inconscience. Dans tous les cas de figure le pays doit retenir que l’affaire a été mal gérée. Se souviendra-t-il des souillures de l’arc de triomphe, symbole de la reconnaissance du peuple à ses soldats, des flammes illuminant l’avenue des Champs Élysées un nos fleurons architecturaux mariant luxe et bon goût qu’il faudrait d’ailleurs cesser de qualifier sans raison de plus belle du monde ?
Quoi qu’il en soit il faut désormais imaginer que la recette ayant été trouvée le gouvernement va pouvoir la mettre en œuvre partout où les violences contre les forces de l’ordre ou les pompiers sont récurrentes. La sécurité est aussi un droit pour les citoyens !

Pierre Esposito.

Crédit photo : TF1

Samedi brûlant

Après ce samedi ! Toute cette violence est certes inadmissible.Toutefois, il se trouve que depuis des années nos gouvernants acceptent tellement de choses que certains trouvent tout-à-fait normal de frapper les policiers, de brûler des voitures et même des immeubles. Mais enfin tous ces voyous font la guerre à la France ! Quand on voit les forces de l’ordre reculer devant eux c’est la France qui capitule. Il n’y a qu’en France qu’on voit cela. Si la police ne suffit pas, il y a l’armée car le pays est en guerre. Une guerre intérieure, mais une guerre et tant qu’on ne considérera pas les casseurs comme des ennemis ils continueront. Quand un État ne fait plus peur, c’est le pays qui tremble. Et s’il n’est pas capable de faire respecter les biens privés ce seront un jour leurs propriétaires qui s’en chargeront car au vu des images qui nous parviennent on est en droit de se demander si le ministre de l’intérieur, le premier ministre et même le président de la république sont à la hauteur de leurs responsabilités. Voilà quand même quatre mois que ça dure ! Dans quel autre pays civilisé voit-on cela ? Et comme la force n’est pas utilisée, il est facile de prévoir que ça va continuer. C’est même annoncé. En 1968, quand le président de la république a dit « ça suffit « tout est rentré dans l’ordre. C’est ce que pense la majorité des citoyens. Monsieur le président votre tâche est très difficile mais samedi votre place était à Paris et non à La Mongie. Pour certains c’était une provocation, pour beaucoup c’est de l’inconscience. Alors prenez la parole et vous aussi osez dire de façon grave et solennelle « ÇA SUFFIT » !

Pierre ESPOSITO

Crédit photo : actu orange.fr

Disqualification

Habituellement, ce terme de disqualification est utilisé dans le langage sportif. Ici, il concerne plutôt le monde des politiques objet d’un discrédit persistant. Les gilets jaunes les conspuent et osent s’attaquer à leur image. Les élus de tous niveaux sont-ils vraiment conscients de l’ampleur de ce rejet ?

Que des permanences de députés soient l’objet de dégradations, que certains, et il faut le regretter, se voient adresser des menaces, qu’un ministre doit être exfiltré pour garantir sa sécurité physique est déjà symbolique. Cependant il existe d’autres éléments d’appréciation qui viennent confirmer cette ambiance. Ainsi dans le Journal du dimanche du 6 janvier 2019, figurait un sondage de l’IFOP donnant des résultats significatifs. Questionnés sur les cinq mesures qu’ils jugent les plus importantes à prendre, les sondés répondaient :

-82 % réduction d’un tiers du nombre des parlementaires ;

-80 % prise en compte du vote blanc lors des élections ;

-80 % référendum d’initiative citoyenne ;

-77 % rétablissement de l’I.S.F. (dont 61 % des LREM) ;

-74% la proportionnelle aux élections législatives.

Le fait que la diminution du nombre des parlementaires arrive en tête de ce classement avec un si fort pourcentage, est en soi bien évidemment lourd de sens. On peut toujours critiquer un sondage et dire qu’il ne reflète que l’opinion d’un instant, il n’en demeure pas moins qu’il traduit en la circonstance le sentiment que les parlementaires sont trop nombreux et partant inutiles.

Ce sondage présente un autre intérêt. Dans le fatras des revendications formulées par les manifestants, il faudra bien un jour savoir les classer par ordre d’importance et surtout de faisabilité. C’est un premier pas qui va dans ce sens. Il appartiendra, le moment venu à ceux qui sont en responsabilités de savoir en tirer parti.

Les maires qui se disent des élus de proximité très à l’écoute de leurs administrés ont ouvert des cahiers de doléances accessibles à qui veut. Ils recueillent par ce moyen, sinon toutes les revendications, du moins les inquiétudes et insatisfactions de ceux qui osent s’y exprimer. Celles-ci sont à la fois diverses et bien souvent inattendues. Il faut bien admettre que si ces édiles avaient réellement été à l’écoute des préoccupations de leurs administrés, comme ils le prétendent, et avaient su être entendus au plus haut niveau, il n’auraient pas eu besoin de cet artifice pour connaître ce qui motive la colère actuelle. Enfin en se prêtant à cet exercice, ils répondent à une demande du pouvoir central. Nul doute que cette démarche, aussi honorable soit-elle, ne débouchera pas sur grand chose. Seront-ils alors les plus qualifiés ?

Alors puisqu’il faut écouter le citoyen, a été réactivée sous le présidence de Chantal Jouanno, la Commission Nationale des Débats Publics (CNDP), qui a pour but de récolter toutes ces revendications. Une vaste consultation qui va coûter au contribuable la somme de 4 millions d’euros. Si l’ex ministre ne réussit pas elle aura de quoi se consoler avec un traitement digne des plus grands de la République. Ce qui, d’ailleurs au moment où les principales préoccupations des gilets jaunes portent sur le pouvoir d’achat ne manque pas de piquant. Bon courage à elle ! Il faut souhaiter pour la réussite de l’entreprise, qu’elle ne soit pas déjà disqualifiée.

Mais pour être honnête, il convient de ne pas oublier de dire qu’en exerçant des violences inadmissibles, les gilets jaunes nuisent à leur propre image et entrent eux-mêmes dans la spirale de la disqualification. Il faut maintenant que ces mouvements de foules incontrôlées par les organisateurs cessent et que s’ouvre le temps du dialogue. Mais les conditions sont-elles réellement réunies ?

De notre côté, à Pau, on entend François Bayrou qui, à l’occasion de ses vœux, affirme que les politiques ne sont pas responsables de la situation actuelle. On va le croire par politesse et parce que c’est le début de l’année. Samedi dernier 5 janvier, les gilets jaunes sont allés déranger les deux députés du coin, Josy Poueyto et Jean-Paul Matteï. Ils étaient en train de présenter leurs vœux à ceux qui méritent leurs égards dans un hôtel palois. Plus tard,  Matteï dira, lors d’une interview à France Bleu Béarn, qu’il fera tout pour être à l’écoute de ses concitoyens. En y pensant plus tôt, il n’aurait pas pris le risque d’être disqualifié.

Pau, le 7 janvier 2019

par Joël Braud

Si tous les gens du monde

« Alors on pourrait faire une ronde autour du monde, si tous les gens du monde voulaient s‘donner la main » (Paul Fort).

Initialement, je voulais écrire « Si tous les gilets du monde voulaient s’donner la main». Un rêve utopique, absurde. Les gilets jaunes veulent plus de consommation, les verts mettent en garde contre la surconsommation. Pourtant les uns et les autres, ainsi que les gilets rouges (de la CGT) sont sensibles aux difficultés des plus pauvres et à leur ressentis d’oubliés. Verra-t-on une convergence qui pourrait produire une piste de sortie de crise ? Se dégagera-t-il une liste de mesures à prendre qui permettrait de sortir des revendications hétéroclites mises en avant par les bloqueurs de carrefours ? Les violences commises à Paris risquent fort de diviser ces derniers et de tenir le reste de la population à l’écart.

La grande question est évidemment de savoir trouver l’argent qui permettrait de redonner de l’espoir et de faire tomber la colère. Celle-ci est mauvaise conseillère dit l’adage. Réclamer la démission du Président de la République est irréaliste tant que les Français resteront attachés à la démocratie et au suffrage des urnes (espérons que ce sera le cas !). M. Bayrou a pu préconiser un moratoire sur le prix des carburants ; mais il n’a été entendu que de l’exécutif et non du peuple rebelle. Et aller plus loin pourrait donner l’impression de céder à la violence et au rapport de force. Pourtant l’économie du pays souffre de la situation.

Aussi l’idée d’Anne Hessel, de Jean Jouzel et Pierre Larrouturou (« Pour éviter le chaos climatique et financier. Une solution scandaleusement simple », Ed. Odile Jacob) de lancer un pacte finance-climat pour financer des actions conséquentes et immédiates pourrait être bienvenue, surtout si elle est accompagnée du versement de la taxe carbone sur les carburants à cette cause. Un regain d’activité pourrait faire reculer le chômage et faire sortir de la misère ceux qui n’ont pas de travail. Il faut aussi une répartition plus juste de l’impôt. A commencer par les grandes sociétés multinationales, les GAFAM. Les dirigeants français ont désormais des arguments tout chauds !

Mais la colère ne peut faire oublier l’état de la planète : la concentration de CO2 dans l’atmosphère est passée de 300 ppm à 400 ppm en seulement 150 ans, bouleversant la situation des 800.000 années précédentes. Ce ne sont pas seulement nos enfants qui en souffriront, mais nous-mêmes : incendies, inondations, ouragans en témoignent déjà.

Paul Itaulog

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Crédit photo : Sud ouest

Touche pas à ma meuf !

Ce titre ne me plaît pas, et cependant j’ai l’intention de m’en servir deux fois ! Je vous laisse deviner quelle sera la seconde utilisation (un peu d’attente ou de suspense a toujours été utilisé par les scribouilleurs).

Donc, pardon pour l’usage du verlan dans ce titre. Mon statut n’est pas celui du Chef de l’État, mais je crois que chacun se doit de préserver sa langue. Ce titre évoque sans doute pour des lecteurs un mot d’ordre lancé par le regretté Coluche. J’espère qu’il sera marqué d’une touche de solidarité et de générosité, comme son modèle.

Lorsque l’on se penchera sur cette année passée, il se pourrait bien que l’on retienne comme événement marquant de ces derniers mois une évolution marquante des sociétés occidentales la transformation du statut de la femme à la suite du mouvement féministe, dans ses formes extrêmes (« Balance ton porc ! ») comme dans ses formes plus modérées et cependant fermes. Il n’est pas douteux que cette évolution se poursuivra, sous une forme ou une autre. Par exemple par des revendications économiques en matière de salaire et/ou des évolutions dans l’accomplissement des tâches familiales.

Mon propos ici consiste à affirmer que ces questions ne concernent pas seulement les femmes. Elles concernent aussi les hommes. Premièrement parce qu’il est naturel qu’ils puissent souhaiter que leur compagne, leur fille ou leur mère ne soit pas inquiétée sur la voie publique ou dans le travail. En second lieu parce que les hommes peuvent aussi souhaiter ne pas être suspectés d’être prêts à se livrer à des actes odieux lorsqu’ils n’ont aucune intention maléfique. Les hommes peuvent aussi bénéficier d’un climat apaisé entre les sexes.

La violence ne disparaîtra pas d’un coup de baguette magique. Mais chacun peut contribuer à plus de respect et de confiance. La libération de la parole peut y contribuer aussi. Il se trouvera bien une lectrice (ou un lecteur !) pour rappeler avec précision que dans ce pays une femme meurt sous les coups de son compagnon chaque jour. Et combien sont violées ou agressées ?

Paul Itaulog

Rugby : d’indispensables changements

Les débuts du top 14 dans quelques jours se dérouleront dans une période euphorique pour le rugby qui s’impose comme le sport d’équipe numéro deux en France, loin derrière le football néanmoins. Le succès populaire et la santé financière du sport d’Ellis Webb semblent excellents. Les grands clubs sont passés, très rapidement en fait, d’entreprises artisanales, souvent bricolées –mais sympathiques- à une gestion professionnelle, rationnelle sous le contrôle de la tutelle pointilleuse de la Ligue. De ce point de vue, la Section paloise est dirigée avec talent, habilité et fermeté par le président Pontnaut qui a trouvé dans cet emploi toute sa mesure. C’est incontestablement une belle vitrine pour notre ville ; la meilleure peut-être. Elle s’est inscrite longtemps dans une longue démarche progressive de progrès sportifs la remontée en Top 14 et elle est entrée désormais dans une période de consolidation, avec des ambitions légitimes et crédibles.

Pourtant il y a des failles dans cette belle réussite -celle du rugby en général. Des failles menaçantes pour l’ensemble de ce bel édifice. Elles sont taboues, non-dites, non-écrites surtout, car la presse ne distingue pas par son courage dans cette affaire. L’Équipe aurait abordé la question il y a quelques jours à propos du décès d’un jeune joueur d’Aurillac, Louis Fajfrowski, le vendredi 11 août à la suite d’un choc subi au cours d’un match amical face à Rodez.

Il n’est pas le premier, mais il est le premier dont on se soit ému. A qui faut-il s’en prendre ? Au jeu lui-même. On est passé d’un jeu d’évitement, d’habileté à un jeu d’affrontement, spectaculaire, aux règles complexes pourtant qui font appel aux technologies modernes comme la télévision – suivi en cela par le football. Alors que tous les gabarits étaient autrefois habilités et cela au plus haut niveau –les plus anciens se rappelleront des frères Camberabero-, les joueurs sont censés désormais peser un poids minimum, avoir une taille idoine et leurs qualités physiques sont devenues un critère de choix a priori. C’est un en quelque sorte un processus semblable à celui qui touche le basket où seuls les grands ont une chance ; ici ce seront les costauds sauf rares exceptions naturellement.

La musculation des joueurs, leur taille et leur poids et le jeu lui-même, plus latéral qu’il ne le fut par le passé, avec de longues séquences très spectaculaires occasionnent des chocs extrêmement violents entre individus. Ainsi il faut imaginer la violence d’un placage d’un pilier de 120 kilos, lancé à pleine vitesse sur un trois quart aile qui pèse quarante kilos de moins. A la violence qui autrefois se manifestait par des bagarres générales, souvent plus folkloriques qu’autre chose, a succédé une agressivité dangereuse et systématique –cela a été dénoncé par plusieurs médecins- car inhérente au jeu dans sa version actuelle. Intrinsèque en quelque sorte. Il y a un risque d’escalade car rien ne vient freiner ce tropisme.

Quelles seront les conséquences de la violence de ces chocs sur les individus qui en sont les victimes ou les auteurs eux-mêmes ? De ces gestes effectués en toute légalité puisqu’ils sont autorisés par la règle et font partie du spectacle. Certes, et c’est très bien les plaquages haut –au cou- sont poursuivis par les arbitres et sévèrement sanctionnés, certes il y a un protocole commotion, mais cela est-il suffisant ? Ils sont de plus en plus à penser que non et que nous sommes loin désormais des valeurs du rugby qui exaltaient le courage mais aussi la générosité, la retenue et, disons-le, une certaine élégance… Un sport de voyous pratiqué par des gentlemen…

C’est toute une génération de jeunes qui est menacée par les conséquences perverses d’un professionnalisme menée à marche forcée. Nous en reparlerons dans quelques années… j’espère me tromper et n’être qu’un oiseau de mauvaise augure A ce moment-là le rugby connaîtra-t-il le succès populaire qu’il a aujourd’hui ? Les parents confieront-ils leurs enfants aux écoles de rugby ? Ne seront-ils pas effrayés par les conséquences que ce sport pourraient avoir sur leur santé ?

Le rugby doit changer avant les grands rendez-vous qui l’attendent. Les sollicitations excessives des joueurs par un calendrier archaïque où s’accumulent les dates devront aussi être revues. Mais on n’échappera pas à un examen profond des règles pour éviter la multiplication des accidents. C’est une question de survie. Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt, la bonne santé actuelle du rugby français ne présume pas d’un avenir radieux.

Pierre Vidal

Violence ; des causes négligées !

!cid_95160510-E29B-41C2-AD60-BC9D4B3380DB@homeNotre société est atteinte d’un «Mal des Ardents»actualisé !
Un comportement s’insinue, comme des métastases, dans notre société, il se nourrit de l’évolution des mœurs, des émotions, des politiques.
– La lecture, l’écoute et le constat des faits de tous les jours montrent en effet l’existence :
d’un mélange d’hallucinations amenant la violence, d’illusions, de climats hystériques, imaginations, interprétations subjectives…
– D’une approche et d’un traitement séparés de thèmes multiples imbriqués, complexes, sans tentative de structuration, les laissant hermétiques, flous, aux traitements inefficaces car incohérents.
– Les thèmes s’enchaînent sans lien logique, s’imbriquent, se confondent, donnant une impression de désorganisation du sens et de la pensée.
Tels sont, résumés, les symptômes d’un délire paranoïde, d’après Wikipedia.

La lecture récente d’un travail très documenté sur le «Mal des Ardents»réalisé par le Docteur Giacomoni de la Société Mycologique de France, m’a ouvert des horizons sur une explication peu envisagée, volontairement ou pas, de la violence dans tous les domaines de la société, situation devenant explosive dans des lieux variés de la vie quotidienne et nécessitant une prise en charge plus élaborée que le répression.

Le «Mal des Ardents» a été une maladie redoutable qui a fait des millions de morts ; elle a été odieusement interprétée par l’église au cours de l’histoire ; elle est liée à la consommation non volontaire de substances contenues dans un champignon parasite des céréales sauvages et cultivées : seigle, orge, avoine, blé, ivraie… appelé l’ergot du seigle. C’est l’ergotisme. Par la suite, on s’est aperçu que des substances voisines pouvaient être apportées par d’autres champignons parasites et bien d’autres plantes. Les champignons hallucinogènes très recherchés dans certains milieux nous permettent de passer à la réalité et à l’utilisation généralisée des psychotropes dans notre société, d’ailleurs, c’est à partir des alcaloïdes de l’ergot qu’on isola le LSD.

La partie de l’étude qui justifie mon intervention évoque les résultats et analyses de Marie Kilbourne Matossian, historienne réputée de l’Université du Maryland.
Elle s’est intéressée depuis longtemps à l’aspect historique de l’ergotisme. Elle est responsable d’une thèse, très originale sur «la responsabilité de l’ergotisme convulsif dans….la Révolution française». Citons le Docteur Giacomoni :
«Ses arguments cliniques ne manquent pas de documentation et de bon sens et si l’interprétation des manifestations populaires peut paraître excessive, l’étude historique montre sans contestation possible, qu’en juillet 1789, le seigle fut «prodigieusement»contaminé par l’ergot et que de très nombreux troubles nerveux furent décrits, notamment «des syndromes paranoïdes»caractéristiques de la maladie… Marie Kilbourne Matossian estime que la panique a pu stimuler une réforme politique radicale et que des épidémies d’aliments contaminés ont pu influencer l’incidence et l’intensité des troubles politiques.
Autrement dit, il est probable que des bandes incontrôlées de «casseurs» et de sauvageons se soient mêlées au peuple en colère et aient excité la foule sans doute après avoir pillé quelques échoppes et brûlés quelques charrettes !»
Cette relation entre l’histoire et notre actualité «brûlante» ne peut pas nous échapper.
L’intérêt de cette thèse est de mettre en avant l’importance de la qualité de l’alimentation au sens large, dans les comportements et les rapports humains.

Si on remonte aux sources, recherche indispensable si on veut comprendre les choses, il faut considérer que tous les comportements dans le monde vivant sont le résultat, à l’origine, de phénomènes chimiques, l’agressivité et son proche parent, la violence, en font partie.
La testostérone explique les différences entre les comportements des sexes.
L’alimentation carnée explique les différences entre les comportements des espèces carnivores et végétariennes.
Tout ce qui est susceptible de perturber le fonctionnement hormonal retentit sur le comportement général. Dans la société humaine on peut évoquer, pour la violence: les relations sociologiques, l’alimentation, les stupéfiants.
> Je ne m’étendrai pas sur la qualité des relations sociologiques, souvent décrites et analysées ;  elles sont  déterminantes dans la préparation du terrain contestataire.
> L’alimentation joue un rôle prédominant dans le déclenchement, elle touche tout le monde, soit dans son insuffisance, son excès, son déséquilibre.
Industrielle de plus en plus, elle contient des substances initiant les comportements déviants, en priorité l’excès des radicaux libres oxydants, très toxiques : polluants, alcool, tabac, pesticides, aliments modifiés, additifs alimentaires, agents de conservation, médicaments, perturbateurs endocriniens, métaux lourds….
La violence n’est pas nouvelle, la nourriture carnée non plus, des banquets gaulois d’Astérix à ceux de Louis XIV. De nos jours, le constat est clair ; bien des problèmes sociologiques, alimentaires, de santé, économiques, sont liés à une consommation excessive de viande, rouge surtout, charcuterie, sucre, ceci non compensé par des efforts physiques de plus en plus réduits.
Les adultes ne peuvent plus rester en place, la circulation des produits et des gens, infiniment coûteuse, est délirante ; Chez nos enfants, nourris très tôt d’aliments énergétiques, c’est l’agitation perpétuelle, les cris, les bagarres, l’énervement, la violence. Ils ne consomment plus, ou si peu, des fruits et des légumes verts frais non traités, riches en antioxydants.

Les «radicaux libres» seraient finalement les causes de la «radicalisation» !!!!!Pourquoi se priver d’un jeu de mots pas tout à fait inapproprié !

> La consommation involontaire d’ergot du seigle n’est plus d’actualité, elle est remplacée par la consommation volontaire de stupéfiants dont on parle surtout dans le sport ou chez les soi-disant marginaux mais elle est répandue absolument partout, du chômeur au salarié stressé, au patron même, de la classe populaire au monde des arts, au sein de l’entreprise, des finances, de la politique, du commerce, de l’économie…., de l’école !
Utilisée à des fins hallucinatoires pour fuir la réalité, par la création artistique, nécessairement originale pour se vendre, ou simplement dynamisante pour résister à la pression sociale et professionnelle, s’y ajoute l’usage d’antidépresseurs, de viagra pour augmenter la performance personnelle valorisante…
Ce «Mal des Ardents», actualisé, est lié au «progrès» de la société de consommation, non plus à l’ergotisme mais à l’égotisme.

Comme dans les animaux malades de la peste ; «ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés».
Je ne peux m’empêcher de faire un lien de causes à effets entre cette imprégnation généralisée source d’excitation chronique, et la montée en puissance de l’intolérance exacerbée matérialisée dans :
– Les comportements agressifs, égocentriques, de tous les jours: sur la route, aux guichets de la poste de la sécu…, à l’hôpital, à l’école, dans les familles, les discothèques, les trains,…
– La violence psychologique dans les entreprises du fait de la marchandisation du salariat…
– Le comportement irresponsable des illusionnistes politiques.
– Le délire hallucinatoire d’une croissance technologique seule source de bonheur.
– La violence des exaltés de la transcendance, radicalisés par des extrémistes religieux.
– La violence anarchique des groupes de casseurs hallucinés dans leur camisole chimique ; issus d’un monde hors normes, ils sont l’allumette qui enflamme la contestation qui couve.
La réponse à cette violence devrait comporter plusieurs niveaux d’intervention :
– Dans l’immédiat, une réponse répressive et dissuasive, pas toujours facile, c’est vrai, à mettre en place car coûteuse en moyens financiers et humains.
Malheureusement on en reste là, souvent superficiellement, par manque de moyens, de convictions, et du fait de désaccords partagés.
– Secondairement et progressivement, agir sur les racines des causes c’est-à-dire :
>Changer la qualité des relations sociales, l’égocentrisme, le culte de la réussite du plus fort, du plus riche, du plus beau, du mieux parlant, du bonimenteur commercial, financier, politique…., la politique au sens large. Penser que l’empathie existe déjà au sein des sociétés animales et devrait nous servir d’exemple.
Quelqu’un a dit que ce qui manquait à l’humanité c’est de l’animalité.
> Intensifier l’acquisition de l’instruction générale, de la culture sous toutes ses formes, philosophique, poétique, musicale…, de l’esprit critique, du raisonnement scientifique, afin de lutter contre les croyances, les opinions superficielles, les idées toutes faites; tout ce qui permet la conquête d’un pouvoir par la séduction calculée.
>Lutter contre la corruption civique, fiscale, la discrimination, le mépris, sources d’incompréhension revendicatrice.
>L’addiction au sens large : drogues, croissance, consommation, production, outils technologiques et numériques…

Les horribles traitements du passé pour enrayer l’ergotisme ont été perpétrés par l’obscurantisme d’une église dominante figée dans un dogme basé sur le maintien dans l’ignorance, afin de conserver le pouvoir.
Actuellement, sous une autre forme, nous vivons une certaine correspondance. Le fossé se creuse de plus en plus entre la recherche scientifique, les détenteurs de la connaissance objective et le dogme non démontré de l’idéologie actuelle, basée sur l’addiction d’un public ignorant à une société de consommation, d’accumulation de biens et d’argent, et d’inégalités, afin de conserver le pouvoir !

par Georges Vallet

crédit photos:r.hdhod.com

Les flics sont dans la rue

imagesA priori, rien de plus normal que les forces de l’ordre soient dans la rue, sauf que ce mercredi 18 mai, elles n’y étaient que de leur propre initiative. Aucun ordre de la hiérarchie, seulement un mot d’ordre syndical. Que veulent les policiers ? Leur besoin de reconnaissance n’est-il pas un tantinet utopiste ?

Le rôle d’un policier est d’être sur la voie publique pour prévenir tout incident, être à l’écoute de ses concitoyens, éventuellement réprimer les infractions qu’il constate, en un mot assurer la sécurité. Mais depuis maintenant deux mois, dans toutes les villes importantes de France, l’ordre public est menacé. Viennent s’adjoindre aux manifestants des groupes de casseurs dont on perçoit mal les revendications. Leurs actions violentes tant par les destructions matérielles que par les atteintes physiques sur les policiers et les gendarmes ont contraint les forces de l’ordre à passer du niveau de maintien au niveau de rétablissement de l’ordre public.

La mission n’est pas la même et oblige à l’emploi de la force par tous moyens légaux. Le risque est grand d’arriver à une situation de désordre incontrôlable. Cette extrémité est en effet crainte par le pouvoir en place. A cette crainte s’ajoute le souci de faire en sorte que l’opinion publique lui soit favorable. L’image des casseurs et du désordre, fait qu’ils sont maintenant rejetés par cette opinion publique. Il ne faut pas exclure que le pouvoir en place laisse dégénérer cette situation afin précisément de provoquer un ras-le-bol.

Dans une telle circonstance, les policiers des compagnies républicaines de sécurité (CRS) et les gendarmes des compagnies mobiles ne peuvent faire usage de la force que sur ordre. Il faut avoir connu cette situation qui fait que pendant des heures, les forces de l’ordre sont prises à partie par des casseurs, sans pouvoir réagir. Ils sont la cible de jets des objets les plus divers et d’insultes. Lorsque l’ordre est donné de charger se libère une rage qui avait été contenue jusqu’alors. Des violences policières sont rapportées par la presse, celle-là même qui, quelque temps auparavant, ne s’était pas attardée sur les actes et les comportements des casseurs.

Cette façon partiale de présenter les événements a pour première conséquence d’entamer la réputation des forces de l’ordre. Celles-ci en prennent conscience et ne comprennent pas que tandis qu’elles sont particulièrement exposées et sollicitées pour faire face à un désordre qui met en danger le fonctionnement de l’État, elles se voient clouées au pilori. Certes, rien ne peut excuser des violences illégitimes, cependant ces policiers, ces gendarmes constituent actuellement le seul rempart face à une situation grave. Certains s’expriment publiquement pour dire que malgré leur longue expérience du maintien de l’ordre, ils n’ont jamais eu à faire face à tant de violence et de haine à leur égard. Il se trouve également qu’un certain syndicat, le même d’ailleurs qui n’hésite pas à équiper son propre service d’ordre de gourdins et de battes de base-ball, fustige par des affiches sanglantes, les services de l’État en charge de l’ordre public.

C’est pour cet ensemble de données que les policiers se considèrent comme injustement dévalués et critiqués. Pourtant après les attentats de janvier et novembre 2015, l’opinion publique avait affiché sa reconnaissance à leur égard. Un récent sondage dit que 82% des Français ont une bonne opinion de la police.Un chanteur que l’on peut classer au rang des anarchistes, dans une de ses dernières chansons, avoue avoir embrassé un flic. On compte environ 350 blessés parmi les forces de l’ordre. Alors pour exprimer ce besoin de considération et leur épuisement, ils descendent dans la rue. Les héros d’hier seraient-ils les ennemis d’aujourd’hui ; de l’amour à la haine ?

Seront-ils entendus ? Sans doute pendant un court instant, il est flagrant que l’opinion publique est versatile. C’est une douce illusion de croire que, dans notre pays, ceux qui sont chargés de la répression puissent bénéficier de la considération et de la reconnaissance de leurs concitoyens. Le Français est ainsi fait, il pense que la loi doit s’appliquer avec sévérité… à l’égard des autres, elle devient injuste si c’est contre lui. Certains, comme ce commentateur du forum d’Alternatives Pyrénées, n’hésitent pas à considérer qu’une prune (sic) ne peut être que le résultat d’un excès de zèle des flics et non de l’existence d’une infraction.

Il n’est pas exclu que cette manifestation qui se veut en premier lieu une réaction à la haine anti flics comporte d’autres revendications. Les syndicats sont opportunistes, c’est dans leur nature.

Pau, le 19 mai 2016

par Joël Braud

 

Crédit photo : le monde

Violences

imagesMinée de l’intérieur par la multiplication d’attentats violents – assiégée par une invasion moyenâgeuse désormais également violente – empêchée par « ses valeurs »de répondre elle-même par la violence. l’Europe ne peut que faire le constat de faillite de son modèle politique et social. Plus gravement, celle de la démocratie en voie d’être peu à peu anéantie – ironie du sort, par une autre théocratie religieuse, que celle qu’elle avait, progressivement, réduite – sur laquelle, chez nous notamment, elle s’était en partie construite

Face à cela, invoquer le droit d’asile – la situation de guerre – les raisons économiques. Rechercher la responsabilité des « passeurs ». Arguer l’aveuglement, l’ambition, la cupidité, la mauvaise foi ou l’incompétence des « politiques »- toutes tendance confondues – depuis des lustres. Observer que nos élites intellectuelles fuient vers des cieux plus cléments. Et ceux qui « en ont les moyens », des cieux plus ensoleillés. Sans véritable détermination ni volonté réelle d’y remédier, tout cela procède de gesticulations aussi vaines et inutiles, que , chez nous, les incantations rituelles des chantres de la gauche saint-sulpicienne, les rodomontades de l’extrême-gauche ou celles, « va-t’en guerre » de la droite. Quant à l’extrême-droite , dans la situation actuelle, non seulement elle ne fait plus peur aux Français. Mais beaucoup l’attendent ! Beaucoup l’espèrent ! En vain !

En vain car elle ne pourrait que précipiter un affrontement – voire une guerre civile – qui, dans la diversité actuelle des états européens, ne résoudrait rien, mais risquerait d’aboutir à une guerre – tout court – entre eux !

Bref, peu d’espoir du coté de nos « politiques » qui continuent de danser sur ce baril de poudre – Pontacq aujourd’hui tous unanimement préoccupés par des stratégies électorales génératrices d’affrontements – futiles dans le contexte présent – quant il faudrait trouver les termes d’une véritable union sacrée.

Seule issue possible face au scénario d’une catastrophe annoncée qui n’épargnera personne. D’urgence !

Maurice Meireles